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Consommation des hybrides Toyota : réalité ou fiction ?

Toyota RAV4 Prime | Photo : D.Boshouwers
Le meilleur taux d'intérêt
Daniel Rufiange
Dans l’ensemble, les cotes de consommation annoncées par les modèles hybrides de Toyota sont un reflet de la réalité. Cependant, il y a une exception de taille

La semaine dernière, nous avons examiné la nouvelle génération de modèles hybrides Toyota équipés d'une transmission intégrale, question de voir si leurs performances étaient équivalentes à celles des modèles purement à moteur à essence produits par le constructeur japonais. Cette semaine, nous passons au crible les performances réelles des véhicules hybrides en matière de consommation de carburant.

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Les véhicules hybrides commencent à être nombreux au sein de la famille Toyota. Si, jadis, il fallait se tourner vers la Prius pour profiter d’une configuration mécanique incluant une unité électrique, c’est aujourd’hui quasiment plus simple de nommer les modèles qui n’offrent pas l’hybridité.

Et ce qui est intéressant, finalement diront certains, c’est que les modèles actuellement proposés profitent de la première vraie évolution de l’approche hybride de Toyota, soit une nous proposant enfin des résultats intéressants. C’est plus évident avec certains modèles que d’autres, mais quand même, c’est notable dans l’ensemble.

Toutefois, qu’en est-il des moyennes annoncées par le fabricant par rapport à la réalité ? Si on peut généralement se fier à ce qui est promis, dans certains cas, ça ne correspond pas à la vérité.

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Ayant pris le volant de plusieurs modèles hybrides chez Toyota au cours des derniers mois, j’ai décidé de faire le tour de la question en comparant ce que le constructeur annonce avec ce que j’ai pu enregistrer comme résultats. Certaines données vont assurément vous étonner, pour le meilleur ou pour le pire.

Voici donc une petite compilation des cotes enregistrées avec les véhicules suivants : Corolla hybride, Prius Prime, Highlander hybride, Sienna et Venza (ces deux derniers n’étant que servis en configuration hybride).

Corolla (moteurs : 4-cylindres de 1,8 litre + électriques)

Toyota Corolla Hybrid
Toyota Corolla Hybrid | Photo : D.Boshouwers

La génération actuelle de la Corolla (berline) nous a été présentée en 2019 comme modèle 2020. J’avais participé au lancement canadien qui avait eu lieu du côté de Calgary. Avec la version hybride, que nous avions principalement guidée sur l’autoroute et quelques rangs de campagne, la moyenne enregistrée avait été de 4,6 litres aux 100 kilomètres.

C’est, grosso modo, ce qui est promis par la compagnie qui annonce 4,4 litres en ville, 4,6 sur l’autoroute.

À la fin du mois de février dernier, je reprenais le volant d’un modèle. Je m’attendais à une cote moins intéressante en raison du temps plus froid. Il n’en fut rien alors que ma semaine s’est soldée avec une performance de 4,7 litres aux 100 kilomètres.

Pour ce qui est de l’expérience, disons que ce n’est pas la plus excitante des versions. C’est même assez ennuyeux aux commandes de cette déclinaison, mais on ne la choisit pas pour ses qualités dynamiques. C’est le cas de presque tous les modèles hybrides de Toyota.

À voir aussi : Essai de la Toyota Corolla hybride 2021 : là pour rester

Prius Prime (moteur : 4 cylindres de 1,8 litre + électrique)

Toyota Prius Prime
Toyota Prius Prime | Photo : D.Boshouwers

Dans le cas de la Prius Prime, ce n’est pas tant la moyenne de consommation qu’il faut vérifier, mais bien l’autonomie électrique proposée. Pourquoi ? Parce que selon notre discipline de recharge, le type de trajet qu’on emprunte, le nombre de sorties que l’on fait, ça peut grandement varier.

Lors de ma semaine au volant du modèle, j’ai maintenu une moyenne de 3,6 litres aux 100 kilomètres. J’avais 100 km à faire à chaque sortie, donc les miracles étaient impossibles. Un utilisateur qui en fait 30 ou 40 par jour va se retrouver avec une cote sous un litre.

Je me suis donc intéressé à l’autonomie que Toyota annonce à 40 kilomètres. On en voudrait plus, comme avec le RAV4 Prime (68 km), mais on améliorera sûrement l’offre lorsqu’on révisera le modèle. Au lancement de ce dernier, en Californie il y a quelques années, nous n’avions pas eu de difficultés à atteindre les 50 km (53). En ville, certains propriétaires parcourent 60 kilomètres.

Évidemment, avec de longs trajets sur autoroute, et avec un temps froid (mon essai de la Prius Prime s’est déroulé au début de février), on perd au change. Néanmoins, j’ai réussi, à chaque reprise, à faire 30 kilomètres avec un meilleur résultat de 34.

Ce n’est pas la mer à boire, mais c’est en lien avec ce que Toyota annonce, considérant ce qu’on perd (20 à 25 %) en hiver.

À voir aussi : Essai de la Toyota Prius Prime 2020 : cure jeunesse pour un modèle vieillissant

Sienna et Venza (moteur : 4-cylindres de 2,5 litres + électriques)

Toyota Sienna
Toyota Sienna | Photo : V.Aubé

La fourgonnette Sienna a fait peau neuve cette année et comme c’est le cas avec le retour du VUS Venza dans la gamme, on a droit à deux modèles qui ne proposent qu’une motorisation hybride, avec rouage intégral assuré par la présence d’une unité électrique à l’essieu arrière.

La consommation promise avec la Sienna est de 7,1 litres aux 100 kilomètres. J’ai obtenu un résultat de 7,3 litres, ce qui prouve que les chiffres de Toyota sont justes… et impressionnants.

À voir aussi : Premier essai de la Toyota Sienna 2021 : la guerre électrique est lancée

Toyota Venza
Toyota Venza | Photo : Auto123

Avec le Venza, Toyota affiche une possibilité de 6,1 litres au combiné. Là, j’ai été encore plus étonné, car j’ai maintenu une moyenne de 5,8 litres aux 100 kilomètres après un parcours de plus de 400 kilomètres, dont une bonne partie réalisée sur l’autoroute.

Avec ces deux véhicules, Toyota peut dire « mission accomplie ».

À voir aussi : Essai du Toyota Venza 2021 : le retour d’un disparu

RAV4 hybride et Prime (moteur : 4-cylindres de 2,5 litres + électriques)

Toyota RAV4 hybride
Toyota RAV4 hybride | Photo : Auto123

Sans surprise, le RAV4 hybride, qui profite des mêmes organes que les Sienna et Venza, affiche un rendement tout aussi impressionnant, tant sur papier que sur la route. La promesse est de 6 litres aux 100 kilomètres. Ma réalité a été de 5,8 litres. En ville, Toyota annonce 5,8 litres de moyenne. J’ai déjà maintenu une cote de 5,2 litres seulement en ne circulant qu’en milieu urbain.

Toyota RAV4 Prime
Toyota RAV4 Prime | Photo : D.Rufiange

Quant à la version Prime, nous avons souvent eu l’occasion d’en parler. Aux 68 kilomètres annoncés par Toyota, il est possible d’en faire plus avec une conduite urbaine ou à tout le moins douce. Le constructeur livre la marchandise ici.

À voir aussi : Essai du Toyota RAV4 Prime 2021 : à quoi ressemble un VUS qui a tout (ou presque)

Highlander : l’exception qui confirme la règle.

Toyota Highlander hybride
Toyota Highlander hybride | Photo : D.Rufiange

Considérant tous ces bons résultats, je m’attendais à une consommation vraiment intéressante avec le Highlander hybride. Ce dernier profite aussi du moteur 4-cylindres de 2,5 litres, ce qui permet d’y croire. Or, Toyota se plante royalement ici.

Ce qu’on nous annonce, c’est une normale de 6,7 litres aux 100 kilomètres avec des résultats similaires pour la ville et l’autoroute. Or, je n’ai pas réussi à descendre sous les 8 litres. Au final, mon expérience s’est terminée avec une cote de 8,3 litres.

J’ai eu l’occasion de questionner les gens de Toyota lorsque l’occasion s’est présentée et on n’a pas tenté de se défiler ; une personne me disait avoir conservé le même genre de côte, un autre m’affirmant avoir réussi à faire 7,6 litres en profitant de conditions idéales.

Ce qu’on ne m’a pas fourni, ce sont des explications sur l’écart entre la promesse et la réalité. Dommage. Soyez-en seulement informés ; le Highlander hybride ne remplit pas ses promesses en ce qui a trait à l’économie d’essence.

À voir aussi : Essai du Toyota Highlander hybride 2021 : pas le plus convaincant

Conclusion

Dans l’ensemble, on peut dire que les cotes de consommations annoncées par Toyota avec ses véhicules hybrides sont un reflet de la réalité. Cependant et malheureusement, on doit parler de fiction avec le Highlander hybride. Je vais continuer de marteler la chose, car la cote du Highlander devrait refléter la réalité, ce qui n’est pas le cas.

Toyota Highlander hybride, écusson
Toyota Highlander hybride, écusson | Photo : D.Rufiange
Daniel Rufiange
Daniel Rufiange
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 75 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 250 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque