Les négociations se poursuivent et deviennent plus venimeuses entre les syndicats représentant les travailleurs de l’automobile canadiens et américains d’un côté, et les représentants des parties patronales des trois grands constructeurs américains, soit Ford, General Motors et Stellantis, de l’autre.
Le contrat actuel avec Ford, General Motors et Stellantis expire le 14 septembre aux États-Unis, le 18 septembre au Canada. Le syndicat américain a demandé de nombreux changements, notamment une augmentation de plus de 40 % des salaires au cours des quatre prochaines années, ainsi qu’une semaine de travail réduite à 32 heures. Ford, GM et Stellantis ont fait des contre-offres, mais le président de l’UAW (United Workers Association) américaine, Shawn Fain, a qualifié ces trois offres de véritables cochonneries.
Les experts s’entendent, on se dirige vers un conflit de travail. Le fonds de grève de l’UAW est de 825 millions (américains), ce qui pourrait leur permettre de tenir environ 90 jours. Toutefois, en adoptant une approche « tactique » en ne fermant que des usines qui fabriquent des moteurs et des transmissions, par exemple, la grève pourrait durer beaucoup plus longtemps.
Le tout survient où l’on commence à voir une reprise dans le secteur automobile, une période où l’approvisionnement est meilleur qu’il ne l’a été ces deux ou trois dernières années. Les prix demeurent très élevés, mais sur le marché de l’occasion, on a commencé à observer une tendance à la baisse, ce qui donne un répit aux consommateurs. Aussi, l’augmentation des stocks automobiles fait que les fabricants recommencent à offrir des incitatifs afin de liquider le matériel invendu.
Cet élan pourrait être brisé par une grève. Et bien sûr, on se relance la balle du côté de la table des négociations.
Le syndicat ne s’est pas exprimé sur la probabilité qu’un conflit de travail soit déclenché ni la forme que ce dernier pourrait prendre. Ce qui semble clair auprès des analystes, c’est que si une grève éclate, c’est le consommateur qui va en faire les frais. Ambrose Conroy, un expert en matière de chaîne d’approvisionnement, confiait ceci au magazine Car and Driver :
« Les mesures incitatives disparaîtront très rapidement après le déclenchement d’une grève, de sorte que les consommateurs à la recherche d’une bonne affaire devraient acheter dès maintenant. Les choix seront limités, car les constructeurs concentreront à nouveau leur production sur les véhicules les plus rentables qu’ils peuvent produire, et les stocks disponibles se vendront probablement rapidement. »
Lorsque ces stocks seront épuisés, les pénuries se répercuteront à nouveau sur le reste du marché. « Une grève qui dure plus de 30 jours risque de faire grimper les prix des voitures d’occasion », ajoute-t-il.
Autrement dit, si une grève a lieu et se prolonge, le marché de l’occasion pourrait à nouveau voir les prix grimper en flèche.