Mercedes-Benz B 200 Turbo 2011 : essai routier« C’est quoi? Une Mercedes? Pour vrai? »
Je l’ai entendue souvent, celle-là, durant ma semaine passée en compagnie de la Mercedes-Benz B 200 Turbo. Pour la plupart des gens, le nom Mercedes-Benz évoque le grand luxe et le prestige, l’étoile un symbole du panache avec lequel ils ont pu se récompenser pour leur réussite.
Contrairement à nous, les Européens n’assimilent pas forcément la taille à la qualité. De Nice à Stuttgart, les menues compactes arborant des emblèmes allemands huppés foisonnent en milieu urbain. Sur notre marché, par contre, un modèle d’entrée de gamme peut représenter un pari risqué, l’ego fragile des ambitieux carriéristes retrouvant le confort dans l’exclusivité. Mais à voir le nombre impressionnant de ces Benz compactes parcourant les routes du Grand Toronto, l’accessibilité de la B 200 a assuré son succès, sans pour autant ternir l’image du constructeur germanique. Je l’ai troquée une semaine plus tard pour un coupé SLS AMG avec portes-papillon, et la réaction unanime du public se voulait exactement le genre d’adulation qu’on doit à un modèle phare fabuleusement exclusif. La petite sœur ténue et abordable n’a apparemment dilué en rien l’attrait du reste de la famille! Haute sur pattes et arquée, la B 200 rappelle une Mazda5 ou Toyota Matrix. Elle devrait attirer une clientèle… qui dîne, qui magasine et qui lui donnera sûrement un petit surnom mignon digne de son nez retroussé et de sa mine plutôt attendrissante. J’ai conduit la B 200 dans sa version de base lors de son lancement en 2005, et même si la Mercedes m’avait traitée aux petits oignons, je n’avais pas raffolé de ses performances plutôt léthargiques et de l’élasticité vacillante de sa CVT. Elle a évolué un brin depuis, à coups de cures de rajeunissement : nouvelles technologies, équipement de série additionnel et silhouette plus effilée et menaçante.
Une B 200 de base affiche une étiquette de 29 900 $, tandis qu’il faut allonger 32 400 $ pour la Turbo. Mon bolide comprenait le groupe d’options Avantgarde à 2 500 $, qui vient ajouter de chics jantes en alliage de 17 pouces, des sièges avant à 10 réglages et un astucieux toit panoramique divisé activé à l’aide du porte-clés. L’habitacle bien construit n’a rien de remarquable, mais il propose des matériaux de qualité et des plastiques doux. Des garnitures en aluminium égayent la palette toute de noire et de gris. On y trouve tous les raffinements auxquels on s’attend d’une marque de prestige : l’interface Bluetooth, des essuie-glaces sensibles à la pluie, une clé intelligente, des prises USB et pour iPod et des boutons à effleurement pour les vitres. Une de mes connaissances a qualifié la B 200 de « voiture de femme ». À faire grincer les dents, je sais, mais il faisait allusion à sa fonctionnalité, à sa convivialité et à, euh, son petit air coquet, le tout offert dans un ensemble des plus sécuritaires. La position de conduite surélevée et bien droite, dérivée du concept de sécurité novateur « en sandwich », assure une bonne visibilité. En cas de collision frontale de plein fouet, le moteur et la boîte de vitesses peuvent se glisser sous le plancher de l’habitacle. Le plancher plat augmente le volume utile intérieur, qui passe de 544 à 1 530 litres quand on rabat les sièges arrière. De plus, en repliant les coussins des sièges arrière vers l’avant, on peut charger des objets encombrants. Et comment oublier le système d’antipatinage ESP breveté de Mercedes-Benz?
On profite également d’une bonne tenue de route et d’une suspension ferme, mais pas raide pour deux sous. Même s’il s’agit d’un modèle haut sur pattes, elle ne s’incline pas à outrance dans les virages serrés, mais je n’ai jamais eu envie d’attaquer les sorties d’autoroute à toute allure non plus. La cote de consommation s’élève à 9,5 L/100 km en ville et 7,4 L sur la route; j’ai enregistré une moyenne de 9,8 L. De l’essence super, soit dit en passant. Bref, la B 200 Turbo est une petite voiture très agréable, remplissant toutes les fonctions d’une voiture quotidienne, avec un peu de confort et de style en prime. La B 200 Turbo n’abaisse pas la marque, loin de là : elle constitue une prestigieuse alternative pour l’acheteur désirant la fonctionnalité et la maniabilité d’une citadine sans pour autant sacrifier le luxe. |
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