Sise au cœur de la Colombie-Britannique, à une bonne distance de la côte pluvieuse, la vallée de l’Okanagan n’est pas vraiment le genre d’endroit où l’on s’attend à retrouver des vignobles prospères. C’est pourtant ce que j’ai découvert en conduisant la toute nouvelle Genesis G90 2017 sur les rives inclinées du lac Okanagan, qui définit le charme de la région dans toute la splendeur de ses 135 kilomètres.
De même, les salles d’exposition de Hyundai ne sont pas vraiment le genre d’endroit où l’on peut acheter une voiture capable de se mesurer aux meilleures Allemandes et Japonaises. Cet obstacle, le plus gros que devra surmonter la division de luxe Genesis si elle espère s’élever au-dessus de la masse et rivaliser sérieusement avec BMW, Lexus et Audi, est une bonne raison pour laquelle la G90 n’apparaitra pas dans les cours de concessionnaires Hyundai. En fait, la stratégie de Genesis se fonde sur de petits magasins assortis d’un système de commande en ligne et d’un service de valet pour tout ce qui touche à l’entretien et aux réparations. C’est exact : plus besoin de se rendre au garage!
Pour lancer une toute nouvelle marque de luxe, il faut 3 ingrédients importants : une excellente gamme de produits, la volonté de dépenser une fortune pour bien les faire connaître ainsi qu’un public ouvert d’esprit qui peut remettre en question la définition traditionnelle d’une expérience de luxe. Genesis semble détenir les 2 premiers et tout indique que le moment est opportun pour profiter du dernier.
La Genesis G90 fait une très bonne première impression
La nouvelle G90 n’est que la pointe de l’iceberg; d’autres berlines, des VUS et même un coupé suivront au cours des 5 prochaines années. J’ai commencé à croire aux chances de Genesis dès que j’ai reçu les clés de la voiture à l’hôtel Rosewood Georgia du centre-ville de Vancouver. À peine quelques minutes plus tard, bon nombre de clients de l’hôtel sont venus me voir pour me poser des questions sur le véhicule et la marque en soi. La plupart n’en revenaient pas d’apprendre qu’une berline aussi magnifique et aussi bien conçue puisse venir de Corée.
Mon opinion s’est renforcée en admirant de plus près le design et la finition de la Genesis G90 2017, d’abord dans le siège du passager avant, ensuite derrière le volant. J’ai rapidement laissé derrière moi la congestion matinale de Vancouver. Destination : quelque part entre Kelowna et Vernon.
L’habitacle remarquablement silencieux de la G90, orné de riches boiseries et d’un cuir somptueux, prouve que les leçons apprises au cours des dernières années avec les berlines Hyundai Genesis et Equus ont bien servi à atteindre un nouveau sommet de qualité.
Motorisations exclusives
L’autoroute 1, qui suit en quelque sorte le fleuve Fraser de l’océan Pacifique jusqu’aux montagnes Rocheuses, m’a donné plusieurs belles occasions de mettre la Genesis G90 à l’épreuve. J’ai adoré la conduire le long des forêts de pins, vers les hauts sommets qui perçaient le brouillard devant moi, surtout avec le nouveau V6 biturbo exclusif à Genesis qui alimente de série la G90.
Il s’agit d’un bijou d’ingénierie qui développe une puissance de 365 chevaux et un couple de 376 livres-pied via une boîte automatique à 8 rapports et une transmission intégrale. Le travail de toute cette mécanique à l’accélération se résume en 2 mots : douceur et instantanéité. En effet, il n’y a aucun délai entre le moment où l’on appuie sur la pédale et celui où la voiture s’élance, même en montant les côtes de l’autoroute 1, tout près de falaises dépassant les 1 000 mètres. Le V6 biturbo s’avère tellement performant et agréable à exploiter que j’hésite à vous parler du V8 de 5,0 litres optionnel générant 420 chevaux.
La puissance dudit moteur coule sans effort, tout comme la suspension de la Genesis G90 n’a aucun mal à la garder en parfaite ligne droite et bien isolée des imperfections de la chaussée à plus de 120 km/h. Je m’imagine facilement conduire cette berline du lever jusqu’au coucher du soleil sans souffrir de fatigue ou de douleur au corps.
En m’écartant de l’autoroute pour aller admirer les lacs vert émeraude et les collines aux fleurs violacées du site d’interprétation Laurie Guichon Memorial Grasslands près de Merrit, la G90 m’a une fois de plus démontré sa remarquable capacité à couper les occupants du brouhaha extérieur, roulant sur des chemins secondaires en gravier aux nombreuses ornières comme si de rien n’était.
Voir grand
Une fois rendu à l’hôtel Sparkling Hill Resort, une merveille architecturale embellie de cristaux Swarovski qui abrite l’un des plus grands spas en Amérique du Nord, j’avais acquis la certitude que Genesis était plus qu’une simple expérimentation de la part de Hyundai. Nul doute que la passion des gens qui ont donné naissance à cette marque de luxe coréenne explique le fait que la G90 puisse se comparer d’égal à égal à une Audi A8 ou à une Lexus LS .
Il est rare qu’une nouvelle compagnie automobile perce le marché sans commettre de faux pas, mais Genesis semble avoir réussi cet exploit. La qualité de son produit n’est nullement à remettre en question. Reste à voir maintenant à quel point elle parviendra à attirer l’attention et à convaincre les acheteurs de voitures de luxe de lui faire confiance.
Considérant que le prix de la G90 et de l’intermédiaire G80 à venir n’est pas tellement plus élevé que celui des anciennes Hyundai Genesis et Equus, résultat d’un souci d’en offrir beaucoup aux clients pour leur argent (en termes de commodités et de service), il m’apparaît clair que le succès de Genesis n’est qu’une question de temps.
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