Qu’il s’agisse d’une voiture sport ou familiale, dans la majorité des cas, les constructeurs automobiles insèrent dans leur flotte de presse des modèles entièrement équipés, généralement la version la plus luxueuse. L’idée est de permettre aux chroniqueurs automobiles de découvrir la plupart des composantes et des options au menu. Or, cela se fait parfois au détriment des modèles plus économiques, moins équipés, mais qui représentent quand même un excellent choix. J’en ai eu la preuve récemment lors de l’essai d’une Chevrolet Camaro 1LT 2017 avec moteur à 4 cylindres.
Plusieurs se souviennent qu’à une certaine époque, les Camaro qui n’étaient pas équipées de moteurs V8 se voulaient anémiques et ennuyantes à conduire. C’est de l’histoire ancienne car, grâce à la technologie moderne, les ingénieurs de Chevrolet ont réussi à nous concocter un véhicule dont le prix de vente dépasse à peine les 30 000 $ et qui est quand même agréable à piloter tout en offrant des performances parfois impressionnantes. Dubitatif? Lisez ce qui suit.
Il ne manque rien… ou presque!
Lorsqu’on parle de modèles de base ou ce qui s’en approche, il arrive souvent que le niveau d’équipement soit passablement rudimentaire et qu’on ait la réelle impression d’être au volant d’une voiture « économique ». En ce qui concerne cette Chevrolet Camaro à 4 cylindres, ce n’est nullement le cas — à quelques exceptions près. En effet, bien que les sièges ne soient pas en cuir, ils procurent un bon support latéral. De plus, ils sont confortables et réglables de multiples façons par commande électrique. Toutefois, il se peut que les grandes personnes se plaignent du manque de soutien pour les cuisses.
Par ailleurs, la planche de bord est recouverte de matériaux relativement souples et la finition est bonne. Mentionnons également les surpiqûres qui ajoutent un je-ne-sais-quoi de voiture d’exception. Comme toutes les Camaro, notre modèle d’essai se démarquait par des buses de ventilation centrales qui réussissent à incorporer la gestion de la température et de la vitesse du ventilateur par le biais d’un ingénieux système combinant la commande respective dans un même élément. La plupart des autres commandes sont relativement intuitives, tandis que la nacelle des instruments comprend en sa partie centrale un écran d’information pratique. J’accorde aussi de bonnes notes au volant, qui offre une solide prise et qui comporte plusieurs boutons permettant de gérer ledit écran d’information, la téléphonie ainsi que le régulateur de vitesse.
En revanche, j’aurais apprécié un détecteur d’objets dans l’angle mort et je déplore le fait que l’accès aux places arrière soit réservé à des personnes de taille moyenne et possédant une grande souplesse. Aussi, je suis prêt à parier que le dossier arrière sera rabattu la plupart du temps afin d’optimiser la capacité de chargement. Le coffre à bagages est plutôt généreux, mais force est d’admettre que son seuil est très haut; plusieurs vont souiller leurs vêtements lorsqu’ils devront s’appuyer contre la carrosserie pour y déposer ou enlever des objets.
275 chevaux!
En général, qui dit coupé sport américain, dit un tonitruant moteur V8. Le plus bel exemple est la Dodge Challenger SRT Demon avec moteur HEMI de 808 chevaux (840 en utilisant du carburant de course). Pour cette raison, de nombreuses personnes doutent de la pertinence d’une Camaro à 4 cylindres. On se souvient du tristement légendaire moteur Iron Duke qui tentait de propulser les Camaro dans les années 1980.
En 2017, Chevrolet mise à la place sur un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres produisant 275 chevaux et 295 livres-pied de couple, un rendement impressionnant compte tenu de la cylindrée. D’ailleurs, ce moteur permet à la Camaro d’accélérer de 0 à 100 km/h aussi rapidement (environ 6,3 secondes) que le modèle 1993 doté d’un V8 de 5,7 litres développant 280 chevaux.
Après quelques centaines de kilomètres, on réalise que ce 4-cylindres turbo ne déçoit pas. Bon, il est vrai que sa sonorité en circulation urbaine et à basse vitesse n’a rien du ronronnement d’un V8, mais sur la grande route, lorsqu’on appuie sur l’accélérateur, le bruit importe pas mal moins que la performance. Croyez-moi, la Camaro de base peut nous propulser à des vitesses quand même assez rapides, tout ça en maintenant une consommation moyenne de 9,6 L/100 km. Quant à la boîte automatique à 8 rapports, elle accomplit de l’excellent travail.
Une Camaro passablement douée
Sur les routes sinueuses, la Chevrolet Camaro 1LT 2017 à 4 cylindres démontre une belle agilité et un freinage relativement puissant. Cela dit, des freins plus performants font partie de la longue liste d’options qui vous permet de personnaliser la voiture.
En raison de la légèreté du groupe motopropulseur, les virages sont abordés de façon plus positive qu’avec un gros V8. De plus, la direction affiche une belle précision et les pneus optionnels de 20 pouces contribuent à une excellente adhérence en virage. Si vous songez à parcourir de longues distances, sachez que l’insonorisation est très bonne pour la catégorie. Malheureusement, la visibilité à bord de la Camaro laisse toujours à désirer; il faut continuellement jeter un coup d’œil sur les rétroviseurs extérieurs pour savoir ce qui se passe à l’arrière. Un détecteur d’objets dans l’angle mort est quasiment un must (les versions supérieures en sont équipées).
Conclusion
Notre essai de la Chevrolet Camaro 2017 nous a permis de conclure qu’il n’est pas nécessaire de choisir le modèle le plus puissant, le plus équipé et bien entendu le plus cher pour s’amuser au volant de ce muscle car américain. Pour un peu plus de 30 000 $, vous vous retrouverez avec une voiture qui offre des performances surprenantes et une tenue de route impeccable.
La version 1LT à 4 cylindres est le choix des personnes qui recherchent l’équilibre à bon prix.
