• Le Canada lance une consultation sur la possibilité d’augmenter les tarifs sur l’importation de véhicules électriques en provenance de Chine.
Nous rapportions la semaine dernière que la pression se faisait de plus en plus forte sur le gouvernement fédéral afin qu’il prenne une décision concernant la politique américaine sur les droits de douane applicables aux véhicules électriques en provenance de Chine.
Rappelons que le président américain Joe Biden a le mois dernier fait grimper ces derniers de 27,5 % à 102,5 % (on parle communément de tarifs de 100 %). Son geste a immédiatement mis de la pression sur le gouvernement canadien. La semaine dernière, c’est le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, qui exhortait son homologue Justin Trudeau à faire de même.
Lundi, la ministre des Finances Chrystia Freeland a annoncé que le Canada étudiait la possibilité d’imposer une surtaxe sur les importations de véhicules électriques fabriqués en Chine. À cet égard, une consultation de 30 jours sur la question sera lancée le 2 juillet prochain afin de contrer ce que Chrystia Freeland considère comme un effort clair de la part des entreprises chinoises pour générer une offre excédentaire à l’échelle mondiale.
Une telle pratique a pour effet de faire baisser les prix. Dans les cas des véhicules électriques, ça favorise les produits chinois, hautement subventionnés par le gouvernement de Xi Jinping, au détriment bien sûr des autres constructeurs.
Mis à part le fait que le gouvernement canadien pourrait aussi hausser ses tarifs, la question des crédits accordés à l’achat d’un véhicule électrique sera aussi étudiée, on le suppose dans le cas de produits présentant des composants d’origine chinoise.
Constructeurs mondiaux d’automobiles du Canada, qui représente l’intérêt de ses membres auprès des autorités, s’est dit en faveur de l’annonce du gouvernement.
« L’industrie automobile canadienne soutient depuis longtemps une politique commerciale équitable et fondée sur des règles. Il est important que le gouvernement du Canada mette en place des règles du jeu équitables pour le secteur et nous sommes impatients de participer au processus de consultation », a déclaré l’organisme par voie de communiqué.
Doug Ford s’est également exprimé en faveur de la consultation sur la plateforme X. « Je suis heureux de voir que le gouvernement fédéral entend notre message et prend des mesures rapides pour protéger les emplois en Ontario et au Canada contre les importations chinoises injustement subventionnées, en particulier les véhicules électriques. Des milliers d’emplois bien rémunérés en Ontario et plus de 43 milliards de dollars d’investissements dans notre secteur des véhicules électriques sont en jeu. »
Unifor, le syndicat qui représente environ 23 000 travailleurs canadiens de l’automobile, a déclaré qu’il s’agissait d’une « étape importante dans la protection des secteurs de l’automobile et des pièces au Canada. »
Bref, on le constate, la réaction est unanime. La question devait être étudiée.
Maintenant, ce qui sera intéressant à analyser, ce sera la conclusion de cette consultation. On sait déjà que les conséquences des décisions qui seront prises par la suite seront majeures.