Nous vous en avons parlé en début de semaine et c’est maintenant fait ; les groupes FCA (Fiat Chrysler Automobiles) et PSA (Peugeot Société Anonyme) ont annoncé leur mariage aujourd’hui à la suite de discussions qui se sont poursuivies jusque tard hier soir.
L’entente survenue, qui devrait être ratifiée rapidement par tous les acteurs concernés (internes et externes), va nous permettre d’assister à un partage 50-50 entre les détenteurs d’actions des deux groupes.
12 marques, 4e manufacturier au monde
La nouvelle entité qui va naître verra sa valeur être estimée à 48 milliards de dollars américains et deviendra, illico, la quatrième en importance à travers l’industrie derrière Toyota, Volkswagen et le groupe Renault-Nissan-Mitsubishi. En matière de ventes, lorsqu’on réunit les résultats des deux compagnies, on parle de 8,7 millions d’unités vendues à travers la planète en 2018, le tout pour des revenus de 190 milliards à travers les 12 marques abritées par les deux rivaux d’hier.
Si l’on connaît mieux le groupe FCA de ce côté-ci de l’Atlantique avec les bannières Alfa Romeo, Fiat, Dodge, Chrysler, Jeep, Ram, Maserati et Lancia, on est moins familiers avec les joueurs de la famille PSA. Les membres de ce côté prennent les noms de Peugeot, bien sûr, mais aussi de Citroën, de DS Automobiles, d’Opel (rachetée à GM en 2017) et de Vauxhaull.
Le patron de PSA en tête
Parlant d’Opel, il est d’intérêt de souligner ici que son rachat par le groupe PSA s’est opéré sous la gouverne de Carlos Tavares, l’actuel patron de l’entreprise. Ce dernier, reconnu pour ses qualités de dirigeant, a remis PSA sur les rails à son arrivée à sa barre il y a cinq ans alors qu’elle était au bord de la faillite. Conséquemment, c’est sans surprise qu’on apprend que c’est lui qui deviendra le grand patron du nouveau conglomérat. Son premier mandat sera d’un minimum de cinq ans.
Le président de Fiat Chrysler, John Elkan, occupera la présidence du conseil d’administration qui sera formé de 11 membres ; 6 provenant de PSA, 5 de FCA, y compris les têtes dirigeantes des deux compagnies. La firme installera son siège social aux Pays-Bas, mais les opérations courantes qui ont cours en France, en Italie et en sol américain, demeureront.
Fait intéressant, les deux familles derrière les entreprises, soit Peugeot et Agnelli, conserveront des parts respectives dans le nouveau géant qui sera formé. Ces dernières ont fondu, toutefois, passant de 12,23 % (dans PSA) à environ 6 % pour la famille Peugeot et de 29 % (dans FCA) à quelque 15 % pour la famille Agnelli.
D’autres détails restent à régler, notamment l’aval d’autres partenaires, dont le groupe chinois Dongfeng qui détient 12,23 % des parts dans PSA depuis le sauvetage de l’entreprise en 2014. Le gouvernement français a de son côté donné son accord, mais a mentionné qu’il aurait à l’œil les décisions de la nouvelle boîte, surtout en matière de protection des intérêts français.
Enfin, ce sont des économies de 3,7 milliards d’euros sur une base annuelle qui sont prévues grâce à ce mariage et cela ne se base pas sur des suppressions de postes ou des fermetures d’usines. En ces temps où les constructeurs sont aux prises avec de nouvelles dépenses pour développer quantité de nouvelles technologies à l’ère de la voiture électrique, il est primordial pour des groupes de pouvoir partager des ressources.