Si je vous dis qu’Infiniti a haussé le prix de sa berline Q50 de 2 400 $ et remplacé son très réputé V6 atmosphérique de 3,7 litres développant 328 chevaux par un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres qui génère 208 chevaux, vous allez surement penser que ses dirigeants ont perdu la tête. Heureusement, ce n’est pas le cas. Je vous explique…
Des chiffres qui font sensation
Tout d’abord, une transmission intégrale est maintenant incluse de série, ce qui fait que la nouvelle Q50 2.0t de base (39 900 $) coûte 50 $ de moins que le modèle sortant à TI. Ensuite, le 4-cylindres en question libère un couple de 258 livres-pied dès 1 500 tours/minute tout en consommant 10,6 L/100 km en ville et 8,4 L/100 km sur l’autoroute, soit moins que l’ancien V6 (respectivement 12,5 et 8,7 L/100 km).
Encore mieux, un tout nouveau V6 biturbo de 3,0 litres nous arrive en 2 versions : la première génère une puissance concurrentielle de 300 chevaux et un couple de 295 livres-pied tout en brûlant elle aussi moins d’essence qu’avant (12,3 et 8,5 L/100 km), tandis que la seconde produit 400 chevaux et 350 livres-pied de couple en ne faisant qu’augmenter la consommation sur l’autoroute (9,1 L/100 km). Ces derniers chiffres font battre mon cœur plus rapidement que toute autre berline ne s’appelant pas M, AMG, RS, F ou V.
Certes, Infiniti ne joue pas encore dans l’arène de la très haute performance, mais elle a su nous titiller de belle façon avec son prototype Eau Rouge… même s’il semble qu’il restera un prototype.
Un style qui donne des palpitations
Serait-ce l’enfant de la Q50 Eau Rouge? Quoi qu’il en soit, la nouvelle Infiniti Q50 Red Sport 400 à TI 2016 est une voiture de route plus sobre, mais quand même attirante, qui nous donne des palpitations avant même de monter à bord.
Déjà fort belle en version régulière, elle arbore ici un faciès beaucoup plus menaçant avec des garnitures noires lustrées autour des feux de jour et des phares antibrouillard à DEL. Sur les côtés, on note de splendides jantes en alliage gris foncé, tandis qu’à l’arrière, un aileron sport surmonte le couvercle du coffre et 2 embouts d’échappement uniques au fini satiné brossé percent le tablier.
Une puissance qui nous fait tout oublier
Avez-vous déjà ressenti la puissance de 400 chevaux? C’est incroyable, encore plus dans une berline compacte. D’accord, à 1 839 kilos (4 054 livres), l’Infiniti Q50 Red Sport 400 à TI n’est pas la plus mince de sa catégorie, mais son V6 biturbo nous fait tout oublier le stress du quotidien en 4,8 secondes (le temps qu’il faut pour accélérer de 0 à 100 km/h).
C’est mauditement rapide, avouez-le. Il faut quand même dire merci aussi à la très stimulante boîte automatique à 7 rapports d’Infiniti, qui comprend dans ce cas-ci un mode manuel avec palettes en magnésium massif sur le volant, un système de contrôle adaptatif du passage des rapports et une fonction de correspondance du régime en rétrogradation, si bien qu’elle enchaîne les rapports en un éclair quand on choisit le mode Sport (un mode Éco est également disponible, mais on s’en fout).
Les 4 roues de 19 pouces, chaussées de pneus 245/40RF19, s’ancrent solidement dans l’asphalte au décollage, tandis que la suspension numérique dynamique d’Infiniti utilise des amortisseurs commandés électroniquement pour neutraliser l’affaissement du châssis. Ensuite, la fabuleuse servodirection électronique adaptative à rapport de réduction rapide entre en jeu dans les enchaînements de courbes, aidée par un système de contrôle actif en virage qui ajuste le freinage et le couple moteur pour améliorer la réaction du véhicule. Plus tard, quand les gros étriers de freins à 4 pistons mordent les disques de 14 pouces à l’avant et de 13,8 pouces à l’arrière, ladite suspension numérique dynamique travaille pour minimiser l’effet de plongée.
Bref, il se pourrait bien que l’Infiniti Q50 Red Sport 400 à TI 2016 soit la berline sport de luxe qui cache le mieux son jeu.
De la sobriété qui enivre
Les super berlines M, AMG, RS, F et V auxquelles j’ai fait allusion précédemment ne sont pas très subtiles sur la route. Même quand on respecte les limites de vitesse, elles défient les policiers de les intercepter. En comparaison, la Q50 Red Sport 400 à TI file joliment sous leur nez et sous leur radar, particulièrement dans sa robe Blanc Nacré.
À part les appuis latéraux des sièges et la poussée qui les cloue en place à l’accélération, les occupants ne sont pas dérangés par un décor excessivement sportif ou extravagant. Cette Q50 affiche en effet la même sobriété élégante que les autres. Oui, les pédales sont en aluminium, mais les insertions un peu partout sont en beau bois d’érable lustré au lieu de la fibre de carbone plus criarde. Infiniti n’a même pas assombri les montants de toit garnis de tissu ni la doublure de plafond comme dans bon nombre de modèles haute performance. La sellerie de cuir n’est pas entrecoupée de pseudo-suède non plus; elle est simplement perforée pour offrir un peu plus d’adhérence et favoriser une meilleure ventilation. Les sièges procurent un merveilleux soutien avec, tenez-vous bien, des assises extensibles à commande électrique.
Un équipement qui fait plaisir et facilite la vie
La direction adaptative dont j’ai parlé tantôt fait partie de l’ensemble Technologie sport (3 800 $), qui ajoute également un système d’éclairage adaptatif à l’avant et des phares avec mise à niveau automatique, une assistance aux feux de route (changement automatique des feux de croisement/de route), un régulateur de vitesse intelligent avec aide au contrôle de la distance, des systèmes de détection et de prévention de sortie de voie avec contrôle actif du volant, un dispositif d’intervention sur l’angle mort, des ceintures de sécurité précollision à l’avant, la damnée pédale Éco (qui applique une résistance lorsqu’on enfonce l’accélérateur trop brusquement) et les boiseries en vrai érable que j’ai aussi mentionnées.
Tant qu’à y être, je devrais vous énumérer quelques-unes des commodités incluses de série dans la Q50 Red Sport 400 à TI, telles que les phares à ouverture/extinction automatique, les feux arrière à DEL, le toit ouvrant électrique, le démarreur à distance, l’accès sans clé avec bouton de démarrage, les rétroviseurs extérieurs et intérieur à assombrissement automatique, l’ouvre-porte de garage universel, les essuie-glaces automatiques, la colonne de direction inclinable et télescopique à commande électrique, les sièges et le volant chauffants, la chaîne audio Bose à 14 haut-parleurs, la radio satellite, le système de navigation, la lecture des messages texte, le système de caméras couvrant les 360 degrés, les sonars de stationnement, le dispositif de prévention des collisions en marche arrière, le détecteur prédictif de collision frontale et le système de freinage d’urgence.
Un poste de pilotage qui en met plein la vue
Tout ça se retrouve dans un habitacle qui est une coche au-dessus de la majorité des adversaires, du moins à certains égards. Les commandes d’Infiniti sont encore une fois dures à battre et des matériaux doux au toucher recouvrent le tableau de bord jusqu’au coffre à gants (mais pas le bas des portières comme dans d’autres berlines).
Mon seul reproche ici concerne le volant, que je ne trouve pas assez sportif pour une voiture aussi rapide et performante. C’est étrange parce que la compagnie-mère d’Infiniti, Nissan, offre un beau volant épais à base plate avec des entailles pour les pouces dans sa nouvelle Maxima SR.
Le reste de l’Infiniti Q50 Red Sport 400 à TI 2016 continue d’épater, notamment les cadrans électroluminescents teintés de pourpre avec un grand et pratique affichage multi-informations au milieu, le système d’infodivertissement à 2 écrans sur le bloc central (celui de 8 pouces au sommet sert à la visualisation sur 360 degrés; celui de 7 pouces en bas permet de contrôler le GPS, la radio et la climatisation) ainsi que la molette sur la console qui ajuste l’affichage des cartes routières à l’écran et donne accès à plusieurs autres fonctions. La résolution de l’image est très bonne, l’infographie est belle, les couleurs sont riches et il y a beaucoup de contraste. L’utilisation du système dans l’ensemble s’avère assez conviviale.
Par ailleurs, l’espace est généreux tant à l’avant qu’à l’arrière. La banquette de la Red Sport se démarque des autres Q50 avec son excellent support lombaire. De son côté, le coffre engloutit 382 litres de bagages, soit la moyenne de la catégorie. Une trappe au centre et des dossiers arrière rabattables 60/40 permettent d’en charger davantage. N’est-ce pas génial quand une berline sport demeure aussi pratique?
Verdict
La nouvelle Infiniti Q50 Red Sport 400 à TI 2016 n’a rien perdu de son luxe en se tournant vers les plus hauts sommets de la performance. Cela dit, cette Japonaise s’adresse à des mordus d’adrénaline plus matures ― le genre d’acheteurs bien nantis et bien établis dans la vie qui ne souhaitent pas attirer trop l’attention en testant leurs propres limites au volant.
Son PDSF de base de seulement 54 600 $ ― environ 20 000 $ de moins que la majorité de ses super rivales ― en fait, une équation performance/prix intéressante comme Infiniti nous en présente depuis longtemps.