L’histoire de la création de la Mazda Miata/MX-5 est devenue légendaire. Il y a 40 ans, un journaliste de Motor Trend nommé Bob Hall a rencontré Kenichi Yamamoto et Gai Arai de Mazda pour leur proposer de fabriquer une petite voiture sport décapotable toute simple à la manière des Anglaises d’autrefois ― à un prix abordable, en plus.
Peu de temps après, Hall a été embauché par Mazda aux États-Unis pour travailler sur la planification des produits. Très peu de gens auraient pu prédire que ce minuscule roadster allait connaître autant de succès. La Miata a inspiré plusieurs voitures sport modernes et, selon moi, elle a revitalisé une industrie automobile plutôt ennuyante à la fin des années 1980.
Passion et enthousiasme
Mazda, comme plusieurs compagnies automobiles, témoigne beaucoup de passion envers ses véhicules, mais c’est la Miata qui est la reine. Le millionième exemplaire effectue présentement une tournée mondiale et sera autographié par quelque 14 000 ingénieurs, employés, amateurs, propriétaires et journalistes avant de prendre la place qui lui revient dans le musée de Mazda à Hiroshima.
J’ai toujours aimé la Mazda Miata/MX-5. Je me rappelle très bien mon premier contact avec elle, à l’été 1999; je ne voulais pas la laisser tranquille. Par exemple, je me réveillais à 1h du matin pour aller faire un tour, je rentrais à la maison et je me couchais pour ensuite me rassoir au volant à 4h!
Cette voiture me rendait heureux. Elle rend beaucoup de gens heureux. La Miata est une voiture heureuse.
Pas besoin de centaines de chevaux
La Mazda Miata n’a jamais cherché à être une voiture de haute performance, mais la compagnie s’est assurée que le plaisir de conduire soit imbattable. Je vous le dis, à part les Porsche Boxster et Cayman, aucune voiture sous les 100 000 $ ne s’approche de l’excitation que procure la conduite d’une Miata/MX-5, même un modèle 1990 de 116 chevaux.
De même, la puissance n’a jamais été sa raison d’être, quoique certains se soient amusés à installer un V8 LS1 de Chevrolet ou un V8 302 de Ford sous le capot. À ce jour, la Mazdaspeed Miata 2004-2005 est le modèle de série qui comptait sur le moteur le plus puissant, soit 170 chevaux (avec un turbo).
L’actuelle Mazda MX-5 de 4e génération développe 155 chevaux et s’avère aussi bonne que l’originale. Allez-y, faites-en l’essai. Je connais un gars qui a échangé sa réplique d’AC Cobra 1965 pour une Miata même s’il n’avait aucune intention au départ d’abandonner son bolide de rêve. Peut-être que Mazda devrait servir un avertissement avec la voiture!
J’ai honte de l’avouer, mais je ne possède pas une Mazda Miata ou MX-5. Par contre, je fantasme sur elle depuis plus de 15 ans. Quand la tournée mondiale s’est arrêtée à Toronto dernièrement, j’ai rencontré plusieurs amateurs qui m’ont raconté leur histoire. En voici quelques-unes…
Jaune soleil
La première Miata qui a attiré mon attention appartenait à Rod et Sylvia. Sa couleur rare et son châssis abaissé m’ont intrigué autant que les cheveux grisonnants de ses propriétaires.
Ce couple possède la voiture depuis plus de 15 ans et a parcouru de très grandes distances avec elle (dont Toronto-Los Angeles à 3 reprises!). L’odomètre indique maintenant 201 000 kilomètres. En plus de ça, ils aiment pousser leur machine, ce qui explique la suspension modifiée. Or, la vraie trouvaille se cache sous le capot : la Miata originale de Rod et Sylvia renferme un compresseur Jackson Racing hyper difficile à dénicher. Au lieu de 85 chevaux, le moteur transfère donc 135 chevaux aux roues arrière! Et je vous rappelle que la voiture pèse à peine 1 000 kilos (2 200 livres)!
Les 2 tourtereaux ne pourraient pas être plus heureux avec leur petit roadster et ça paraît. Ça les aide à rester jeunes de cœur.
Sa première voiture
J’ai également fait la connaissance d’un adolescent de 16 ans, Sam, qui conduisait une Miata rouge de l’année 1990, immatriculée tout récemment. C’est fascinant, parce que les propriétaires de Miata sont en général beaucoup plus vieux que ça.
Sam venait de l’acheter comme première voiture et il se disait très satisfait même après l’avoir conduite quelques heures seulement. Pourquoi a-t-il choisi une Miata? Sa réponse était parfaite : il compte travailler sur la voiture lui-même et la Miata, en plus d’être fiable, possède un assortiment de pièces mécaniques pas très complexe.
Par « travailler », Sam voulait dire qu’il souhaite modifier la suspension et ajouter d’autres composantes de performance pour faire de l’autocross dans un avenir rapproché. Un de ses amis qui l’accompagnait m’a même dit qu’il pensait s’acheter lui aussi une Miata tellement il la trouvait bonne.
Une Miata exclusive
Le dernier couple à qui j’ai parlé était pas mal cool. Malheureusement, je n’ai pas su leurs noms, mais leur Mazda Miata de 3e génération était une Édition Club ― une version que nous n’avons jamais vue au Canada.
Les principales différences sont des amortisseurs Bilstein et un différentiel à glissement limité (quand même disponibles à l’époque) ainsi que la possibilité de commander la voiture sans le toit rigide rétractable, ce qui réduisait le poids de 36 kilos (80 livres).
Ces jeunes gens ont vendu leur Miata de 2e génération pour se la procurer; elle trône dorénavant dans leur entrée aux côtés d’un CX-3. Mazda a vraiment le don de parler aux jeunes!
Vers un autre million
La millionième Miata a presque fini de faire le tour du monde. Après Toronto, elle complétera son périple nord-américain au Salon de l’auto de Los Angeles 2016 avant de se diriger vers l’Australie et de rentrer au bercail, bien au chaud dans le musée de Mazda.
Je réalise qu’autographier une Miata n’a pas la même importance que signer une constitution, mais je suis quand même heureux et fier d’avoir laissé ma petite marque dans l’histoire de cette voiture légendaire.
Rendre les gens heureux est justement ce que la Mazda Miata/MX-5 fait de mieux.