- Pour la première fois de son histoire, le Concours d’élégance de Cobble Beach accueillait en 2024 des voitures japonaises. Mazda y était; Auto123 aussi.
Généralement, lors de Concours d’élégance, le genre de rassemblement où sont jugés des voitures anciennes d’exception, il est question de véhicules produits jadis par Duesenberg, Rolls-Royce, Bentley, Ferrari, etc.
Bref, les grands de ce monde.
Cependant, les temps changent. Par exemple, on voit de plus en plus de muscle car apparaître dans ce genre de rassemblement. Et voilà qu’une nouvelle réalité a rejoint cette année le Concours d’élégance de Cobble Beach, en Ontario, un événement qui en était à sa 10e édition en septembre dernier.
Cette réalité est celle des voitures anciennes japonaises. Longtemps regardés comme de simples véhicules d’occasion, les classiques nippons commencent à prendre de la valeur sur le marché et quantité de collectionneurs s’intéressent à eux.
À tel point que les organisateurs du Concours de Cobble Beach ont créé une catégorie réservée aux véhicules japonais cette année. Voilà qui n’allait pas tomber dans l’oreille d’un sourd du côté de Mazda.
Le Pebble Beach du Canada
Les Concours d’élégance se comptent par dizaines à travers la planète, mais très peu ont une envergure internationale. Parmi ceux-ci, on peut compter sur Villa d’Este, en Italie, sur Amélia Island, en Floride, et bien entendu sur le rassemblement de Pebble Beach qui a lieu chaque année à la fin du mois d’août en Californie.
On peut compter également le Concours de Hershey, en Pennsylvanie, qui a eu lieu la mi-octobre.
Qu’importe, ce type de rencontre où les voitures sont jugées et remportent de prestigieux prix est couru par les propriétaires de modèles d’exception. La particularité des véhicules que l’on y retrouve est leur condition, généralement impeccable. Pour remporter un Concours, une voiture doit pratiquement être à l’état neuf.
Certains concours multiplient les catégories pour récompenser les participants, que ce soit le type de modèles, la période historique, les décennies, ou encore l’état de préservation d’un exemplaire qui est toujours d’origine.
Et lorsqu’on remporte un prix dans un Concours d’élégance, c’est la consécration. On cherche alors à s’imposer dans un Concours plus prestigieux.
À Cobble Beach, lorsqu’on participe, on doit attendre cinq années avant de se représenter. Cette façon de faire assure une rotation des véhicules d’une année à l’autre, ce qui est intéressant pour les visiteurs.
Et Mazda là-dedans ?
Même si la compagnie ne possède pas la riche histoire d’autres marques à travers l’histoire de l’automobile, Mazda a quand même donné à l’industrie quelques classiques. On pense bien sûr à la MX-5 (Miata), qui va fêter ses 35 ans en 2025. Mais n’oublions pas la RX-7, ainsi que la première voiture à moteur rotatif proposée par l’entreprise, la mythique Cosmo.
Quant à sa présence au Concours de Cobble Beach, le tout a commencé par une décision prise par les organisateurs, soit celle de faire une place aux classiques japonais.
Voici ce que David Murphy, le greffier du Concours, avait à déclarer à ce sujet :
« De nombreux concours commencent à proposer des classes japonaises, mais aussi des classes “rad” qui présentent des icônes plus récentes des années 80 et 90. C’est ce que nous avons commencé à faire avec Rad Rides of the 80 s en 2022. L’année dernière, il s’agissait de voitures américaines et cette année, de sportives japonaises, mais aussi de Rad Rides japonais. L’exposition a été un succès et reviendra à l’avenir, mais l’année prochaine, nous présenterons les Rad Euro pour maintenir la rotation de cette classe. Je m’attends à ce que les classes japonaises reviennent en 2026 en raison de leur succès. »
Concernant l’expression Rad Rides, elle renvoie à la culture automobile des années 1980 et 1990 qui nous a fait voir des véhicules modifiés par rapport à leur état d’origine.
Quant à la participation de Mazda au Concours d’élégance de cette année, elle a découlé d’une rencontre avec David Murphy. Chuck Reimer, qui travaille aux communications avec les médias chez Mazda Canada, raconte :
« Pour nous, le programme a commencé par une invitation de David Murphy, qui est également impliqué dans un salon de la voiture et de la culture des années 80 et 90 à Toronto, un salon appelé Oblivion. L’année dernière, nous avons fourni une RX-7 et deux MX-5 de notre collection pour les exposer à Oblivion. David nous a donc contactés pour savoir si nous serions intéressés par l’idée d’exposer notre RX-7 au Concours d’élégance, avec l’ajout de voitures de sport japonaises classiques. »
Le Concours d’élégance de Cobble Beach est une exposition très prestigieuse qui entre dans sa dixième année, et nous étions ravis d’avoir l’occasion d’exposer l’une des plus belles sportives japonaises jamais fabriquées.
En outre, l’année 2024 marque également le 35e anniversaire de l’introduction de la MX-5 Miata. Nous avons donc voulu combiner les deux événements pour célébrer les sportives japonaises classiques et les 35 ans de plaisir de conduire que la MX-5 Miata a apportés au monde entier. »
Les MX-5
Ainsi, sur invitation de Mazda, c’est au volant de vielles et de moins vieilles MX-5 que nous nous sommes rendus au rassemblement de Cobble Beach, qui est situé près d’Owen Sound, en Ontario. À quelque deux heures trente de Toronto.
En principe, nous devions conduire une version appartenant à chacune des quatre générations du modèle, mais une petite réparation devant être effectuée sur un exemplaire de la première mouture a fait que c’est deux modèles plus récents que nous avions sous la main, plutôt qu’un seul.
Ce que l’exercice nous a permis de constater, c’est que le plaisir de conduire de cette voiture ne s’est nullement perdu au fil des années et des générations. Mieux, l’exemplaire de deuxième cuvée que nous avions sous la main était une Mazdaspeed de 2004, la seule MX-5 à moteur turbo de l’histoire. Avec seulement 70 000 km au compteur, elle affichait le même aplomb que le jour de son lancement. J’ai eu la chance de la conduire sur plus de 350 km ; des heures de pur bonheur.
Le modèle de troisième génération, un exemplaire de 2015, était quant à lui un ancien véhicule de presse que la compagnie a décidé de conserver dans sa collection. Avec seulement 15 000 km au compteur, lui aussi se présentait dans un état impeccable.
Tout au long de ma route, une pensée m’est revenue plus souvent que tout autre ; je devrai, un jour, me trouver un exemplaire d’occasion en bon état et à bon prix. Prendre le volant de ce modèle est une véritable thérapie.
Au concours
Enfin, au concours, nous avons pu admirer des véhicules extraordinaires, bien sûr, mais une Mazda a davantage retenu notre attention que toutes les autres. Et non, il ne s’agissait pas d’un modèle détenu par Mazda Canada, mais plutôt par un musée de la région de Détroit.
La pièce en question, tenez-vous bien, n’affiche toujours que 29 miles à son compteur. C’est simple, elle est neuve. Les photos vont suffire pour vous mettre l’eau à la bouche.
Le mot de la fin
Du reste, au Concours, j’avais l’impression d’assister tranquillement à un changement de la garde. Certes, les grands classiques resteront et ils changeront de mains, mais il y a maintenant de la place pour de nouvelles catégories de modèles, ceux en provenance du Japon.
Et soyez certains d’une chose. Ils ont marqué des générations d’enfants aujourd’hui adultes, de grands enfants qui voudront un jour leur rendre hommage.
