L’utilité d’une transmission intégrale en hiver rapporte gros à Audi côté ventes, et ce, depuis longtemps. En effet, bien avant que toutes les marques de luxe emboîtent le pas, la compagnie aux 4 anneaux s’est assurée d’offrir son fameux système quattro avec l’ensemble de ses modèles, que ce soit de série ou en option.
À l’aube de 2017, le fait d’avoir un rouage intégral n’est plus un avantage qui permet de se démarquer de la concurrence. L’Allemande a donc dû approfondir son identité afin de continuer à séduire les consommateurs canadiens.
Fraîchement redessinée, l’Audi A4 2017 démontre bien à quel point ses ingénieurs et ses designers sont avant-gardistes dans leur mission de rester sur la ligne de front du marché des voitures de luxe. Bien sûr, son système quattro est toujours présent ― et le dispositif de répartition du couple s’avère plus sophistiqué que jamais ― mais les acheteurs potentiels risquent de se laisser charmer davantage par ce qui trouve dans la voiture que par la façon dont elle transfère sa puissance à la route.
Le cockpit virtuel d’Audi en met plein la vue
Tout d’abord, il y a ce nouveau « cockpit virtuel », un vaste écran ACL de 12,3 pouces qui remplace les cadrans traditionnels derrière le volant. D’abord apparu dans la R8, cet affichage marie originalement une foule d’informations et peut, par exemple, intégrer les cartes du GPS au côté des menus d’infodivertissement et des données de la voiture comme la vitesse. C’est une manière tout à fait unique de configurer les éléments qui forcent le plus souvent le conducteur à détourner son attention de la route.
Si le passager avant a le goût de s’amuser, la majorité des fonctions du cockpit virtuel peuvent se retrouver sur l’écran au sommet du bloc central. Ce dernier n’est pas tactile, malheureusement, mais on s’habitue quand même vite à la molette de commande MMI et aux boutons sur la console, d’autant plus que le système d’infodivertissement en soi est convivial.
Mon seul reproche concernant l’intérieur de l’Audi A4 2017 est le fait que le levier de vitesses se dote d’un bouton pour changer les rapports et d’un autre pour engager la position « Park ». Un seul suffit; il n’était vraiment pas nécessaire de retirer le « P » de la grille de sélection pour le mettre ici.
Plus de puissance avec quattro
Le levier en question sert à contrôler la nouvelle boîte à double embrayage à 7 rapports qui remplace à la fois la CVT et l’automatique à 8 rapports. Bizarrement, les A4 2017 à traction se contentent de 190 chevaux, alors que celles à transmission intégrale développent 252 chevaux et 273 livres-pied de couple. C’est pourtant le même 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres dans les 2 cas!
J’ai fait l’essai d’une Audi A4 quattro et il m’a été facile d’apprécier la puissance accrue du petit moteur par rapport à l’ancien de 220 chevaux. L’accélérateur est vif, pour ne pas dire nerveux, ce qui m’a incité à réduire la pression sur la pédale et à me méfier du moteur qui peut faire bondir la voiture à la moindre provocation.
Le choix de n’utiliser qu’une boîte à double embrayage en est un judicieux, car les changements de rapport s’avèrent aussi fluides sinon plus qu’avec une automatique ordinaire munie d’un convertisseur de couple. D’autre part, la capacité du système quattro à répartir efficacement la puissance entre les essieux selon les besoins du moment assure une motricité transparente et prévisible.
Pas vraiment sportive, mais on lui pardonne
Bien que la cavalerie impressionne ― assez pour devancer les meilleurs 4-cylindres turbocompressés de rivales comme la BMW Série 3 et la Mercedes-Benz Classe C ― il ne faudrait pas aller jusqu’à considérer l’Audi A4 2017 comme une berline sport. Oui, la nouvelle suspension avant rehausse sa maniabilité, mais la direction reste plutôt légère même quand on sélectionne le mode Sport. L’exemplaire que j’ai testé bénéficiait de ressorts plus fermes (une suspension adaptative est aussi disponible), mais le bénéfice global de la plateforme modernisée et allégée est surtout d’améliorer la tenue de route à haute vitesse.
Personnellement, c’est tout ce que je demande d’une voiture de luxe d’entrée de gamme comme l’Audi A4. Dans les déplacements quotidiens comme lors des longues balades, cette berline est très agréable et confortable à conduire. Si vous recherchez plus de sensations au volant, la S4 est prête à vous faire plaisir avec son V6 suralimenté et son châssis plus axé sur la performance. Trop chère? Tournez-vous alors vers l’Audi S3, plus petite mais plus rapide.
Une ambassadrice idéale
La force d’Audi est de pouvoir mettre tout son savoir-faire technologique au profit de n’importe quel genre de véhicule afin de plaire à un type d’acheteurs en particulier. Sur le plan esthétique, la nouvelle Audi A4 2017 ne s’éloigne pas trop de sa devancière, mais c’est vraiment intentionnel de la part des designers : le lien étroit qui unit visuellement les différents modèles de la compagnie l’aide beaucoup à faire sa marque dans l’univers du luxe et à imposer son image dans l’esprit des gens.
L’Audi A4 2017 constitue possiblement l’expression la plus pure de la philosophie de design actuelle de la firme allemande. C’est aussi un excellent moyen d’attirer les consommateurs dans les salles d’exposition pour leur faire découvrir tout ce qu’Audi a à offrir. Bref, c’est une ambassadrice idéale.
Pas surprenant qu’elle fasse figure de proue dans le marché canadien des voitures haut de gamme.
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