On poursuit notre semaine non-officielle de la Mustang avec notre essai la Ford Mustang 2020 EcoBoost équipée de l’ensemble haute performance (HPP).
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Si la décision de Ford de proposer une Mustang à moteur 4-cylindres turbo lors des débuts de cette sixième génération du modèle en 2015 était audacieuse, elle était aussi prévisible. L’industrie automobile étant ce qu’elle est de nos jours, les voitures « mondiales » — des modèles qui peuvent être vendus sur de nombreux marchés avec seulement des changements mineurs — sont à l’ordre du jour, et cette logique s’applique également à la Mustang.
En effet, aussi populaire que soit la Mustang, pour qu’elle soit acceptée massivement en Europe, où le prix de l’essence est plus élevé et les règlements touchant les émissions sont plus stricts, un petit bloc 4-cylindres était nécessaire. Ainsi, pour la première fois depuis la Mustang SVO du milieu des années 80, une Mustang turbocompressée allait être offerte dans les salles d’exposition.
Ford n’allait pas en rester là avec sa Mustang, cependant. Une légère refonte a eu lieu en 2018 et 2 petites années plus tard, Ford a lancé la fougueuse Shelby GT500 de 700 chevaux, ainsi que cette variante HPP.
Ford était si confiante avec sa nouvelle création à moteur 4-cylindres que lorsque nous avons assisté au lancement de la GT500, la compagnie voulait également qu’on porte notre regard sur cette version HPP afin qu’on puisse comprendre qu’elle pouvait aussi faire le travail. Et effectivement, elle a plus de puissance, un radiateur plus grand, une suspension plus adaptée et des freins plus puissants, en plus d’un aileron sur le coffre avec les modèles à toit rigide (elle existe aussi en version décapotable).
Pour ce qui est du style, il est assuré avec des jantes uniques au modèle, des écussons « 2.3L » partout (y compris sur le tableau de bord devant le passager) et des jauges supplémentaires au sommet de la console centrale qui indiquent la pression d’huile et celle de la suralimentation du turbo.
Je dois admettre que ces petites aiguilles qui tournent autour de ces jauges lorsque l’on monte la cadence présentent un spectacle impressionnant. Idem pour le groupe de jauges numériques qui fournit un compte-tours linéaire à l’écran, même si cette approche relève de l’hérésie pour certains puristes. Ces derniers préfèrent certainement deux simples jauges analogiques entourées d’aluminium plaqué, n’est-ce pas ? Et bien ce n’est plus possible en 2020.
De toute façon, tout commence par le moteur. Le 2,3 litres de la variante HPP est essentiellement une version retravaillée (et légèrement plus sobre) de la défunte Focus RS. Ici, il développe 330 chevaux et 350 livres-pieds de couple (soit 20 chevaux de moins que la RS) qui sont transmis aux pneus arrière (dans le cas de mon modèle d’essai, des Pirelli P-Zero Corse très adhérents) par le biais d’une boîte manuelle à 6 vitesses ou d’une boîte automatique à 10 rapports. Une boîte automatique ? Vraiment ?
Eh bien, pas pour moi. Cependant, si vous deviez opter pour une transmission automatique avec votre Mustang, c’est avec cette version quand ça a du sens. Après tout, en ayant des rapports plus rapprochés, il sera d’autant plus facile de tirer le meilleur parti de la bande de puissance étroite du turbo.
Pour mon essai j’avais une version à boîte manuelle et j’ai trouvé les changements faciles et précis ; cette boîte apporte un élément additionnel de plaisir à la conduite. L’embrayage est également un peu plus facile pour les jambes comparativement à la variante GT à moteur V8. Combiné à l’économie de carburant améliorée avec le moteur 4-cylindres, cela fait de la déclinaison HPP une voiture plus conviviale en ville — si, bien sûr, vous comptez vous servir de votre muscle car au quotidien.
Bien que je n’aie pas conduit une version à moteur V8, il est intéressant de se souvenir qu’à l’époque de la version SVO (la variante GT de l’époque), équipée d’un V8, la puissance offerte était d’environ 275 chevaux. Cela signifie qu’aujourd’hui, le modèle HPP livre environ 50 % plus de chevaux que la version GT d’antan, et ce, avec 50 % de cylindres en moins. Inutile de vous dire que cette Mustang n’est pas lente.
La puissance se découvre rapidement et le décalage du turbo n’est pas vraiment un problème. On le ressent, mais ça n’entache en rien l’impression d’être au volant d’une voiture très rapide. Cela dit, ce n’est pas au niveau de la rapidité qu’elle se démarque le plus. En fait, là où la Mustang HPP se distingue vraiment, c’est dans les virages. C’est là qu’elle montre vraiment de quoi elle est faite.
Les modifications de la suspension auxquelles je faisais allusion se présentent sous la forme de barres antiroulis et de ressorts plus robustes et, dans le cas de mon modèle d’essai, d’un ensemble d’amortisseurs adaptatifs qui font partie d’un ensemble d’options à 2600 $. Ce dernier ajoute également des roues en aluminium et un essieu arrière à glissement limité de 3,55 : 1.
Tout cela permet à cette livrée HPP de rester droite et précise dans les virages, avec une direction ultra-réactive. Cette voiture se comporte comme un modèle plus petit, beaucoup plus que ne le fait la version GT. En fait, vous aurez du mal à faire danser ces pneus super adhérents avec ce moteur qui développe « seulement » 330 chevaux.
Cependant, lorsque vient le temps de faire un choix, il faut émettre un bémol.
Il ne fait aucun doute dans mon esprit que la Mustang EcoBoost HPP est à la hauteur dans les conditions que je viens de décrire. Sur une route sinueuse, principalement en troisième vitesse, cette version de la Mustang est amusante. Elle est impliquée et elle est capable de procurer de vraies sensations fortes.
Mais la réalité est qu’une Mustang GT coupée et son V8 de 460 chevaux et 420 livres-pieds de couple est offerte à l’achat pour un peu plus de 33 000 $, soit environ 15 000 $ de moins que ce que coûte la version essayée. On peut bien retirer les 2600 $ d’options mentionnés plus haut, mais ça demeure une grosse somme d’argent pour jouir de moins de cylindres.
Aussi bon que soit le moteur HPP EcoBoost, j’ai le sentiment que si j’achetais une version équipée de ce dernier, je ferais un cauchemar récurrent dans lequel à l’approche d’un feu rouge, j’entendrais ce merveilleux V8 de la version GT gronder et que je regretterais le fait que j’aurais pu économiser de l’argent et profiter d’un moteur V8. La même chose se produit quand je fais tourner le moteur ; ça sonne bien — pour une Volkswagen Golf R, une Honda Civic Type R ou une Nissan 370Z. Ou, en fait, pour une Ford Focus RS. Mais on n’a pas affaire ici une voiture à hayon ou une voiture de sport japonais. On est en présence d’un muscle car.
Évidemment, si vous préconisez la convivialité en ville, alors la proposition HPP est le meilleur choix. Si vous recherchez avant tout l’économie de carburant, alors là aussi cette Mustang est probablement faite pour vous. Si seulement Ford trouvait le moyen de faire baisser le prix de quelques milliers de dollars, le choix entre cette voiture et une version GT serait plus difficile.
Mais les prix étant ce qu’ils sont, je sais dans quelle direction j’irais si j’avais un choix à faire.
On aime
Excellente dans les courbes
Tenue de route
Économie d’essence acceptable
Groupe d’instruments
On aime moins
Pas de rugissement d’un moteur V8
Cher par rapport à la version GT
La concurrence principale
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