Auto123 met à l’essai le Ford F-150 EcoBoost 2021.
Comment révise-t-on un véhicule qui mène au chapitre des ventes au pays depuis plus de 50 ans ? Avec soin, c’est certain. Si, il y a quelques années, on accordait au constructeur américain Chrysler l’honneur de créer plusieurs accessoires inattendus pour ses véhicules, cette mention est certes détrônée par Ford, surtout si l’on regarde de près ce que son nouveau F-150 entièrement redessiné nous propose pour 2021.
Redessiné, vous avez dit ? Pourtant, il est facilement reconnaissable ! C’est en effet ce que les administrateurs de Ford voulaient, car les études de marché étaient claires : « Réviser notre F-150, mais, ne le changez pas ! ».
Et des révisions, il y en a eu. Selon Ford, aucune pièce de la carrosserie du F-150 2021 ne ferait sur un modèle précédent. Carrosserie qui est, rappelons-le, toute en aluminium.
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Ce qui n’a pas changé, c’est l’imposant catalogue des disponibilités du F-150 avec cinq longueurs d’empattement, trois types de cabines, trois longueurs de caisse, six finitions différentes (sans compter la spectaculaire version Raptor), six motorisations (si l’on y ajoute la nouvelle combinaison EcoBoost 3,5 hybride), etc.. Par contre, une seule boîte de vitesses, l’automatique à 10 rapports. N’oublions pas la possibilité de la propulsion seulement ou de la motricité aux quatre roues sur commande.
Ajoutez à cela un intérieur complètement redessiné, concurrence oblige. En effet, il faut comprendre que la plus récente F-150 accusait déjà quelque cinq années d’existence, ce qui peut être long dans un domaine aussi concurrentiel que celui de la camionnette. Les concepteurs de Ford ont dû revenir à la planche à dessin et refaire d’abord le tableau de bord afin qu’il accepte un écran optionnel de 12 pouces et de nouvelles dispositions d’accessoires.
Éventuellement, Ford du Canada mettra à notre disposition plusieurs configurations de F-150, mais, tout d’abord, pourquoi ne pas parler d’une version qui pourrait bien être la plus populaire sur le marché, un F-150 4x4 avec cabine d’équipe à quatre portes et caisse courte, mû par le populaire V6 biturbo EcoBoost avec la boîte automatique à dix rapports et le boîtier de transfert à deux vitesses.
Pour rendre le tout plus intéressant, ajoutons-y la finition Platinum. Ce n’est pas la plus poussée (il reste toujours la finition Limited pour ceux qui veulent encore plus de luxe), mais pour les automobilistes qui voudront utiliser leur F-150 pour de longs déplacements, ce sera l’article idéal.
Déjà à l’approche du véhicule, l’illumination accueille le conducteur alors que les marchepieds escamotables se déploient automatiquement (ceux-ci peuvent aussi être ouverts ou refermés par le pied grâce à un commutateur sur le rebord). Une fois derrière le volant, le conducteur peut procéder à un des multiples ajustements du volant, du siège et même du pédalier.
L’intérieur
Dès que le moteur est lancé (en ne pressant que sur un bouton), le bloc d’instruments s’allume et on constate immédiatement qu’on peut obtenir que le compteur de vitesse et le compte-tours du moteur présentent de très gros chiffres éliminant ainsi le besoin d’un affichage à tête relevée dans le pare-brise.
L’énorme écran de 12 pouces de notre véhicule d’essai sert autant à la radio (avec sonorisation Bang&Olufsen) qu’au système de navigation ou plus encore, aux multiples fonctionnalités maintenant livrables sur un F-150. À ce chapitre, il faudrait presque un livre pour tout expliquer ce qui se présente à l’écran, incluant les aides à la conduite et les multiples vues du véhicule grâce à l’application Co-Pilot 360 de Ford que l’on retrouve dans le nouvel ensemble SYNC 4 tellement plus évolué. J’ai bien aimé la possibilité d’activer les caméras avant et arrière du véhicule, surtout pour stationner.
L’immense console au centre de l’habitacle inclut un grand espace de rangement et des porte-gobelets utiles. Il y a aussi le levier de vitesses qui, dans le cas de cette variante Platinum, se replie dans la console en ne pressant que sur un bouton ce qui permet de déployer les panneaux d’ouverture de la console à plat, formant ainsi une table de travail ou, ce fut mon cas, une table à manger !
Autre accessoire intéressant, la version luxueuse de ce F-150 a des sièges avant qui s’inclinent vers l’arrière à 180 degrés permettant ainsi d’y dormir.
Outre cela, dois-je vous dire comment l’habitacle est spacieux incluant le compartiment des passagers d’arrière ? Mentionnons en même temps qu’il y a d’autres espaces de rangement cachés sous les sièges d’arrière (qui peuvent, eux, se replier pour faciliter le transport d’objets précieux).
La caisse
Cet espace de chargement arrière caractéristique d’un pick-up ne justifie généralement pas tout un paragraphe pour le décrire sauf pour en mentionner la profondeur et la capacité de charge. Toutefois, dans le cas de ce Ford Platinum, c’est une tout autre approche. Évidemment, le plancher est plat et il offre suffisamment d’espace entre les passages des roues pour y transporter le traditionnel panneau de 4x8 à plat. Il y a également des crochets d’arrimage.
Mais alors que les concepteurs de Ford ont vu à rendre la vie plus facile aux voyageurs avec un intérieur leur offrant tant d’avantages, ils ont également pensé aux bricoleurs et surtout aux entrepreneurs en ajoutant certains accessoires utiles au panneau arrière. Celui du Platinum s’ouvrant à distance par télécommande, j’ai aussitôt constaté à son intérieur l’impression de deux règles à mesurer, l’une en mesures métriques, l’autre en mesures anglaises, un porte-gobelet, un support à crayon à plat pour les empêcher de rouler hors du panneau, des rainures pour fixer des pinces de rétention et même un décapsuleur de bouteille.
Dans le flanc gauche de la caisse, on retrouve des prises de courant qui fonctionnent avec le moteur en marche. Drôlement pratique pour utiliser une scie ou regarder une grande télé (au camping). Disponible avec tous les modèles, ce système est de 2,0 kWh. Avec la version hybride du F-150, ce système Pro Power pourra faire 2,4 kWh ou 7,2 kWh. Je me promets toute une série d’essais de divers appareils lorsqu’un F-150 hybride ainsi équipé me sera disponible.
Tout un choix de mécaniques
Comme indiqué plus haut, le nouveau F-150 est disponible avec un de six moteurs au catalogue. Le plus petit est le V6 de 3,3 litres qui s’adresse plutôt à des usagers commerciaux ou industriels. Vient ensuite le V6 EcoBoost de 2,7 litres qui est un des préférés des propriétaires de F-150 moins élaborés. Puis, il y a le V6 PowerStroke turbodiesel de 3 litres qui devrait plaire à ceux qui doivent utiliser leur F-150 intensément. Le V6 EcoBoost biturbo de 3,5 litres est celui qui animait mon véhicule d’essai.
Pour 2021, ce dernier gagne 25 chevaux pour en offrir 400 avec 500 livres-pieds de couple. Il vient avec le moteur électrique pour la version hybride. Avec la boîte auto, l’EcoBoost de 3,5 litres peut donc tirer des remorques avec un maximum de 14 000 livres (avec la version à propulsion), ce qui en fait le champion de sa catégorie. Assez impressionnant. Mon F-150 Platinum affichait une capacité de charge de la caisse dépassant les 2000 livres.
En passant, les F-150 avec ensemble de remorquage sont livrés avec cette fonction qui facilite la marche arrière avec une remorque. Il suffit d’appliquer les décalques en damier sur la flèche de la remorque et de mettre en fonction le système relié par une commande au tableau de bord. En mettant la marche arrière, la caméra de recul envoie l’image à l’écran et le conducteur n’a qu’à diriger la remorque et la camionnette en ne tournant que la commande rotative sans toucher au volant.
Enfin, il ne faut pas oublier que le V8 de 5 litres demeure au catalogue, ce qui rassure les automobilistes qui croient encore qu’un moteur turbocompressé, c’est fragile !
Une note ici sur la suspension. Ford tient à conserver la suspension à lames au pont arrière du F-150 alors que des concurrents comme le Ram sont passés aux bras multiples avec ressorts hélicoïdaux, ce qui fait du Ram un véhicule plus confortable. Notre F-150 d’essai était équipé de pneus Hankook i*Pike RW-11 d’hiver.
Sur la route
Plus d’un amateur de véhicule se procure un F-150 non seulement pour son aspect pratique, mais aussi parce que c’est un excellent véhicule de voyage. Sa consommation est relativement modeste et ses performances étonnantes. Le F-150 n’est pas une voiture de course ni un véhicule de sport. Mais savoir qu’il peut grimper du point mort à 100 km/h en moins de sept secondes est rassurant… tout comme le sont ses reprises en cas de dépassement.
Une fois sur l’autoroute, on note la douceur de roulement et le confort que procure ce grand véhicule malgré le fait que la suspension arrière fait que quelques imperfections de la route peuvent faire réagir la camionnette, sans grande conséquence toutefois. La direction n’est ni vague ni trop précise. C’est idéal pour les longs trajets.
Bien entendu, la visibilité y est excellente et, malgré son imposant gabarit, le F-150 est si facile à conduire. On apprécie les grands rétroviseurs en plus du régulateur de vitesse adaptatif et du système d’aide à la conduite CoPilot 360 qui pourrait être éventuellement modifié pour permettre une conduite automatisée.
La situation se complique un peu en conditions urbaines. Le véhicule, on s’en doute, est encombrant, et encore plus lorsque vient le temps de le stationner. C’est ici que les caméras avant et arrière viennent en aide. Il est aussi possible de commander un système d’aide au stationnement pour aider le conducteur à placer le véhicule correctement ou même l’aider à se sortir d’un endroit très serré.
Avec son équipement FX4, c’est aussi un véhicule tout-terrain… jusqu’à un certain point. Nous l’avons d’ailleurs essayé plusieurs fois dans le passé ; merci aux plaques de protection sous les éléments mécaniques vulnérables. Passer en 4x4 de basse ou haute gamme se fait tout simplement en tournant une commande rotative au tableau de bord. Les entrepreneurs qui doivent se rendre sur des chantiers boueux apprécieront les capacités hors route du FX4 alors que la fonction 4RM automatique est rassurante sur les routes enneigées ou glacées.
En ce qui a trait à la consommation, ma semaine passée au volant de ce F-150 EcoBoost s’est terminée par une consommation moyenne de 15 litres/100 km à la pompe alors que l’ordinateur de bord affichait 14,6 (Energuide Canada indique une consommation moyenne de 12,0).
Les Ford F-150 de base débutent à 33 429 $. Toutefois, il faut compter débourser 80 775 $ pour cette version Platinum. Le véhicule illustré ici avait pour 4600 $ d’options, et il faut compter les 1900 $ de frais de transport et de préparation pour en arriver à la facture finale de 87 325 $… plus taxes. Et ce n’est pas encore le F-150 le plus coûteux ! Souvenez-vous, la finition Limited le surpasse.
Le nombre de petits détails que Ford a ajouté à son F-150 est grand, et on peut déjà parier que la concurrence prend des notes. Pendant ce temps, les concepteurs de Ford seront déjà à peaufiner les derniers détails du F-150 électrique.
On aime
Sa puissance
Sa polyvalence
Son confort et son silence de roulement
On aime moins
Son encombrement en situation urbaine
Ses prix de plus en plus élevés
La suspension arrière à lames moins précise
La concurrence principale
Chevrolet Silverado
GMC Sierra
Ram 1500
Toyota Tundra