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Hyundai Sonata hybride rechargeable 2016 : essai routier

Hyundai Sonata PHEV 2016 | Photo : V. Aubé
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Vincent Aubé
Le prix à payer pour rouler vert?

Les bidules sans fil sont à la mode depuis plusieurs années, que ce soit pour votre téléphone cellulaire ou même votre téléviseur. Pourtant, dans l’automobile, on observe le phénomène inverse, du moins à l’extérieur de ceux-ci. De nos jours, les voitures hybrides peuvent également être rechargées afin de prolonger l’autonomie en mode électrique.


En attendant le perfectionnement de la technologie électrique, l’option hybride enfichable s’avère le meilleur compromis pour économiser à la pompe. Bien qu’il existe déjà quelques véhicules haut de gamme faisant appel à cette technique, c’est un peu moins étoffé pour les budgets restreints. Dans la catégorie des berlines intermédiaires, la Ford Fusion Energi était fin seule depuis son introduction en 2014. Heureusement, cette période est révolue, Hyundai ayant décidé de s’immiscer dans ce créneau cette année.


Voici la Hyundai Sonata hybride rechargeable 2016, une cousine plus avancée de la Sonata Hybride tout court qui se targue de pouvoir rouler en mode électrique sur une distance théorique de 43 km (soit 11 de plus que sa rivale de chez Ford) et d’une autonomie totale de 925 km. Pour voir de quoi elle se chauffe cette nouvelle berline verte, un essai de quelques jours était de mise.


Différente cette Sonata?
Un peu à l’instar de la Ford Fusion Energi, le constructeur n’a pas voulu jouer la carte « m’as-tu-vu-au-volant-de-ma-voiture-verte » en gardant les distinctions très sobres à l’extérieur. Pour différencier la Sonata Hybride de sa cousine rechargeable, il suffit de regarder l’aile gauche pour voir s’il y a cette trappe qui, une fois ouverte, permet le branchement de ce fameux câble de recharge. Bien entendu, les écussons sur le coffre confirment que cette Sonata est plus qu’une « simple hybride », mais c’est tout ce qui distingue les deux versions.


Une Sonata comme les autres
Une fois à l’intérieur, les habitués de la berline intermédiaire ne seront absolument pas dépaysés. Bien entendu, le bloc d’instrumentation est exclusif aux versions « vertes », le cadran de gauche ayant pour fonction d’indiquer si le véhicule consomme de l’énergie ou si, au contraire, il en gagne lors des freinages par exemple. Le petit écran au centre affiche quant à lui une tonne d’informations, celles-ci étant disponibles en maniant le bouton sur le volant.


Quant à l’écran tactile du système de divertissement, il peut lui aussi procurer une multitude d’informations sur le style de conduite à adopter, l’autonomie restante ou même l’historique de consommation de carburant. Le reste de la planche de bord demeure fidèle aux autres Sonata, à l’exception d’une touche intitulée « Driver Only ». Déjà aperçu dans le Kia Soul EV, ce banal bouton permet de concentrer la ventilation uniquement sur le conducteur, une astuce bien simple qui réduit la consommation d’énergie en roulant. À défaut d’être révolutionnaire, le tableau de bord propose un arrangement des plus ergonomiques.


Non loin du levier de vitesse se trouve une commande baptisée HEV qui, une fois enfoncée pendant quelques secondes, enclenche le moteur 4-cylindres en permanence afin qu’il recharge de manière constante le bloc de batteries au lithium-polymère. Une petite balade de 40 minutes suffit à recharger complètement les batteries et ainsi de retomber en mode hybride ou entièrement électrique. Notez que la Sonata, une fois en mode recharge, consomme au-delà des 6 litres aux 100 km, un chiffre qui redescend très rapidement (sous la barre des 3 litres aux 100 km) en conduite « écolo ».


Au volant
C’est justement l’attrait d’acquérir une telle voiture. Pour ceux qui veulent une conduite passionnante, ce modèle n’est pas pour vous. La mission première d’un hybride enfichable est d’étirer au possible le temps entre les visites à la pompe à essence, et non d’enregistrer des performances dignes des meilleures sportives de la planète.


Et à ce petit jeu, la plus frugale – et la plus chère – des Sonata fait extrêmement bien. D’ailleurs, après quelques jours d’essai et un peu moins de 300 kilomètres parcourus, la consommation moyenne était de 2,7 litres aux 100 km. Il est très agréable de voir le niveau d’essence demeurer au beau fixe au fil des heures passées au volant. En adoptant une conduite reposée et en conservant les distances courtes, il est possible de rouler en mode électrique sur une longue période. Toutefois, il y a un hic à cette histoire!


N’étant pas propriétaire d’un garage chauffé, j’ai dû stationner la berline à l’extérieur. La température hivernale en ce début d’année ne m’a pas permis de rouler instantanément en mode électrique au démarrage. La voiture a besoin d’un laps de temps pour se réchauffer et ainsi, autoriser la conduite électrique. Bref, pour profiter au maximum d’une telle voiture, il vaut mieux la garder au chaud.


La Sonata rechargeable a-t-elle ce qu’il faut pour rouler en mode électrique sur une distance de 43 km? La réponse est oui, puisque j’ai pu parcourir 38 km, ce qui n’est pas loin de la vérité. Toutefois, je dois mentionner que j’aurais pu optimiser certaines manœuvres, question d’étirer les kilomètres. La bonne nouvelle, c’est qu’en conduisant de manière normale, il est possible de surpasser les 30 km de distance sans même forcer la note. C’est déjà ça de pris!


Au-delà des prouesses de consommation que cette Sonata hybride enfichable peut accomplir, la berline se comporte comme n’importe quelle berline intermédiaire. Le châssis est d’une rigidité rassurante, la direction sans être engourdie est suffisamment précise, tandis que les éléments de suspension ont été calibrés pour le confort avant tout. Les accélérations, si le pied droit le demande, peuvent être accomplies sans encombre. Quant au silence de roulement, il est de mise à bord d’une voiture pouvant rouler en mode électrique. En fait, même lorsque le moteur 4-cylindres est en jeu, le son de la mécanique à l’intérieur est au minimum. Mais, pour l’agrément de conduite, il faut regarder ailleurs, et ce, même si la boîte automatique se fait plus dynamique que les unités CVT installées chez la concurrence.


Il ne faut pas s’attendre à une large diffusion de ce modèle sur nos routes. Son prix de départ de 43 999$ est dans une classe à part. Il est vrai que le gouvernement québécois retranche 4000$ de ce montant à l’achat, mais tout de même 40 000$ pour une Sonata, c’est un peu salé, ne trouvez-vous pas? Est-ce le prix à payer pour conduire une voiture rechargeable qui peut, à l’occasion, parcourir de très longues distances? Il semble bien que oui, du moins au moment d’écrire ces lignes.

 

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    Vincent Aubé
    Vincent Aubé
    Expert automobile
    • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
    • Plus de 60 essais réalisés au cours de la dernière année
    • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque