Auto met à l’essai la Hyundai Veloster N 2020.
Deux ans presque jours pour jours après avoir fait l’expérience de la voiture sport la plus pointue de la marque coréenne – la Hyundai Veloster N pour ne pas la nommer –, j’ai pu reprendre le volant du bolide coréen en sol québécois. Malheureusement, cet essai s’est déroulé sur les routes de la grande région de Montréal et non en circuit fermé où la petite est très à l’aise… pour s’exprimer à sa juste valeur du moins!
Heureusement, la Veloster N a aussi été conçue pour rouler douze mois par année, hiver comme été, et ce, même si certaines routes du pays rendent la conduite désagréable lorsqu’une voiture est équipée d’une suspension en béton comme celle de cette puce vitaminée. Bonne nouvelle, les ajustements électroniques de la Veloster N autorisent une conduite un peu moins sèche. J’y reviendrai.
Ce qui est certain, c’est que la Veloster N fait partie d’une race en voie d’extinction : les bolides de performance abordables se font de plus en plus rares en ce début des années 20. En fait, à partir de l’année-modèle 2021, la Veloster N constitue la seule et unique Veloster disponible sur le marché – les deux autres livrées qui arrêtent leur parcours après 2020 –, comme quoi Hyundai ne voulait pas annuler tous les efforts marketing déployés pour sa division sportive nouvellement créée, celle qu’on reconnaît désormais sous l’appellation N.
En voie de disparition ?
Ne soyez pas étonnés si le géant coréen « tire la plogue » sur sa bombe de 275 chevaux lorsque les autres offres tatouées de l’écusson N auront atteint notre continent (Elantra N, Kona N, etc.). Cela pourrait prendre quelques années encore, mais bon, c’est une possibilité.
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En attendant la boîte double embrayage…
L’addition d’une boîte de vitesses à double embrayage était inévitable, tout d’abord parce que Hyundai fait déjà confiance à cette technologie depuis quelques années déjà, mais aussi parce que de nos jours, une telle solution est nécessaire pour séduire un auditoire élargi. Cette nouvelle unité à huit rapports fera ses débuts à bord de la version 2021 de la Veloster N, mais en attendant cette composante qui fera potentiellement grimper le prix de la voiture, la sous-compacte vient d’office avec une bonne vieille boîte manuelle à six rapports courts… et même un archaïque frein à main pour les dérapages contrôlés!
Pour en revenir à la boîte manuelle, disons seulement qu’elle ajoute un soupçon d’engagement à la Veloster N, son maniement étant relativement précis, tandis que l’embrayage n’est pas aussi lourd que dans un muscle car américain… heureusement d’ailleurs!
Est-ce la meilleure boîte manuelle de l’industrie? La réponse est un non catégorique, mais on peut féliciter les ingénieurs de la marque d’avoir accouché de cette boîte, la plus précise de l’histoire de la marque à mon avis. On se rappellera que Hyundai n’a jamais été considéré comme l’un des meilleurs en ce sens.
Merci à l’électronique
Grâce à ces deux boutons bleutés logés sur les branches du volant sport, on peut rapidement changer le caractère de la voiture. Bien évidemment, les modes Eco et Normal n’ont été que très peu utilisés pendant ma semaine d’essai. Le mode Sport est idéal pour les petites virées urbaines, tandis que le mode N est de la pure folie, à moins d’avoir accès à des rues fraîchement asphaltées! La suspension est simplement trop rigide, tandis que la sonorité du système d’échappement est merveilleuse… pour le conducteur, peut-être un peu moins pour le voisinage.
C’est pourquoi le mode Custom est parfait pour toutes les conditions, le conducteur qui n’a qu’à choisir l’intensité des différents paramètres. J’ai donc pu continuer de terroriser les piétons de mon quartier en multipliant les rétrogradations (chacune d’entre elles s’accompagne d’une pétarade qui accroche un sourire au visage de son conducteur), sans souffrir des ajustements trop fermes de la suspension. Le mode N devrait – à moins d’être sadomasochiste – être réservé aux séances en circuit fermé, là où la Veloster N ne souffre d’aucun complexe.
Un habitacle bon marché
La Veloster N me fait penser à toutes ces bombinettes présentes sur le marché, ainsi que certaines qui ne sont plus offertes. Pour ceux qui s’en souviennent, la Mitsubishi Lancer Evolution X commercialisée jusqu’en 2015 était une redoutable machine de performances vendue à fort prix, mais un simple coup d’œil au plastique bon marché de sa planche de bord rappelait les origines modestes de la berline. C’est un peu le même constat à bord de la Subaru WRX STI, voire même de la Golf R, quoique ces deux-là sont franchement mieux habillées que leur ancienne rivale aux trois diamants. Tout ce qui justifie la somme assez salée de ces bêtes de plus de 250 chevaux se trouve assez loin des regards, sous le capot ou même sous la caisse.
La Veloster N n’échappe pas à cette règle non écrite même si, je dois l’admettre, la puce coréenne n’est pas coupable des pires crimes en matière de qualité intérieure. Mais bon, les sièges sport – et pas assez enveloppants à mon humble avis – sont recouverts d’un tissu générique et le plastique de qualité « économique » tapisse les panneaux de portières et la console centrale. Bref, on s’aperçoit assez rapidement des origines populaires de la voiture.
La position de conduite, elle, est très proche de la perfection, celle-ci n’étant atteignable qu’avec un siège du conducteur à assistance électrique. Comme prévu, l’espace réservé aux passagers assis derrière ou même aux bagages ne remportera pas de prix. Toutefois, c’est franchement mieux que dans la première Veloster qui, rappelons-le, reposait sur la plateforme de la Hyundai Accent, ce qui n’est plus le cas.
Au volant
Nous vivons actuellement l’un des virages les plus importants de l’histoire de l’automobile, la propulsion électrique qui est sur toutes les lèvres, même celles des dirigeants de Hyundai. Or, la simplicité et l’efficacité de cette Veloster N me rassurent sur l’engouement que les passionnés de la chose automobile entretiennent. Ce dernier est encore bien présent et Hyundai, en s’obstinant à conserver une voiture aussi inutile que la Veloster N dans son alignement, prouve que l’automobile peut être amusante à conduire au quotidien.
La Veloster N est un mélange de l’automobile traditionnelle – celle qui s’est démarquée dans les années 80-90 avec des compactes sportives telles que la Volkswagen Golf GTI ou la Honda Civic Si – et de la technologie moderne avec son écran tactile, ses modes de conduite ou même son différentiel à glissement limité avec contrôle vectoriel du couple.
Le mot de la fin
J’adore ce bâton de dynamite sur roues. Les accélérations sont électrisantes, la direction est précise et le maniement de la boîte manuelle ne fait qu’accroître le plaisir au fil des kilomètres. Ah oui, la sonorité est très réussie et si l’envie de rouler discrètement nous vient, il suffit de regarder du côté de ces deux boutons bleu poudre installés au volant. Il y a bien quelques critiques à son endroit, mais pour l’agrément de conduite, la Veloster N est une première de classe. Longue vie à cette puce, même si je crois fermement que ses jours sont comptés chez nous. Heureusement, la philosophie du N restera, elle!
On aime
Son design unique
L’étonnant agrément de conduite
Son prix « abordable » de 35 663 $ (avant les frais de préparation)
On aime moins
Son confort exécrable (mode N)
L’insonorisation insuffisante
La qualité de certains matériaux à l’intérieur
La concurrence principale
Honda Civic Type R
Mini Cooper S JCW / GP
Subaru WRX / WRX STI
Volkswagen Golf GTI / R