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Infiniti Q50 2.0t 2016 : essai routier

Infiniti Q50 2.0t 2016 | Photo : V.Aube
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Vincent Aubé
Enfin du nouveau

Il aura fallu 14 ans avant que la division Infiniti ne décide enfin de mousser son offre dans le segment des berlines sportives. Avec la G35, devenue G37 pour finalement être rebaptisée Q50 il y a de cela 2 ans déjà, Infiniti intéressait surtout un public avide de sensations fortes avec son obstination à n’offrir qu’une motorisation comptant 6 cylindres.

L’année-modèle 2016 apporte heureusement son lot de changements à cette populaire berline qui, pour la première fois de son histoire moderne, réduit enfin le nombre de cylindres à 4 dans sa livrée la plus abordable. Comme la plupart de ses concurrentes, Infiniti a décidé d’emprunter la voie de la turbocompression pour mouvoir cette Q50 2.0t – il n’était pas trop tôt –, sans oublier les 2 nouvelles versions de la voiture qui reçoivent un tout nouveau moteur V6 biturbo de 3,0-litres, ce dernier livrant 2 niveaux de puissance. Le seul indice du passé est le maintien de la version hybride qui jumèle une motorisation hybride au V6 de 3,5-litres, bien connu du public.

Mais revenons à cette Q50 2.0t si vous le voulez bien. Avec un prix d’entrée de 39 900 $ – la voiture prêtée pour ce bref contact avait tout de même droit à 6000 $ d’options, ce qui faisait osciller le prix de la facture à 46 185 $ avant les frais de livraison de 1995 $ – la voiture la plus abordable de la gamme du constructeur a-t-elle ce qu’il faut pour enlever des ventes aux ténors de la catégorie? C’est ce que j’ai essayé de découvrir l’instant de quelques jours passés derrière son volant.

L’ingénierie allemande à la rescousse
La division luxueuse de Nissan n’a pas investi des sommes faramineuses dans le développement d’un nouveau bloc moteur pour mouvoir sa Q50. Non, Infiniti est plutôt allée piger dans le catalogue de son partenaire Mercedes-Benz qui a bien voulu lui fournir son moulin turbocompressé de 2,0-litres de cylindrée. Ce bloc qui se retrouve notamment sous le capot de la berline CLA et du multisegment GLA est également boulonné à bord de l’Infiniti QX30, les 2 utilitaires étant basés sur la même plateforme.

Le 4-cylindres, fort d’une puissance de 208 chevaux-vapeur et d’un couple de 258 lb-pi, se situe en plein dans le mille de la catégorie et le simple fait d’ajouter un « petit » moteur dans la berline d’origine japonaise représente un gros plus en matière de consommation d’essence. La Q50 2.0t ne propose qu’un seul choix de transmission, soit une unité automatique à 7 rapports, celle-ci acheminant la puissance aux 4 roues motrices. À partir de cette année, la Q50 se fait plus rassurante à conduire avec un rouage intégral livré de série.  

Un habitacle un peu moins éclatant
Avec le renouveau technique, il aurait été normal de voir apparaître quelques modifications à l’intérieur. Toutefois, il n’en est rien, la Q50 n’ayant que 2 années sous sa cravate. Le statu quo est donc de mise à bord de la populaire berline. En tenue plus abordable, celle-ci doit se contenter d’une ambiance plus classique, le noir dominant outrageusement l’habitacle. La bonne nouvelle, c’est que la voiture peut être livrée avec 2 autres coloris plus pâles (blé ou galet) si le cœur vous en dit. 

Au-delà de ce détail de coloration, la Q50 peut se targuer d’offrir un assemblage de bonne facture. D’ailleurs, pendant cet essai estival, aucun bruit de caisse n’a été décelé, un bon indice quant à la qualité initiale du modèle. La sellerie en cuir est confortable en plus d’offrir un maintien acceptable lorsque la route se tortille quelque peu, un compliment qui s’applique aussi à la banquette arrière, du moins pour 2 des 3 occupants, le tunnel de transmission étant un peu encombrant. 

L’Infiniti Q50 se distingue également par le nombre d’écrans qui se trouvent en plein centre de la planche de bord. Le plus petit – et le plus accessible – des 2 sert de lien entre les passagers et l’autre écran situé plus haut. Relativement facile à utiliser, cet écran oblige quand même le conducteur à quitter la route des yeux pendant quelques secondes. Heureusement, le passager de droite peut aider le conducteur, si jamais les conditions routières se détériorent. 

Un essai concluant?
Le constructeur a-t-il réussi son pari en boulonnant une mécanique plus frugale? Avec une moyenne de consommation de 9,4 L/100 km obtenue à la suite d’un essai mi-urbain mi-route, il est permis d’affirmer que oui, surtout en considérant que je n’ai pas ménagé la mécanique. 

Bien entendu, ce choix plus raisonnable n’a pas le côté musclé de l’ancien VQ37 à aspiration normale, mais bon, pour plusieurs automobilistes, ce détail est même un avantage, le moulin d’origine allemande étant plus silencieux. À l’accélération, le turbocompresseur nous rappelle sa présence par un léger sifflement qui n’a rien de désagréable. J’aurais bien aimé pouvoir changer les rapports avec des palettes derrière le volant, mais cette voiture n’y a pas droit. Heureusement, la boîte automatique travaille bien et, soit dit en passant, permet tout de même le passage des rapports à l’aide du levier de vitesse. 

La direction adaptative unique à Infiniti ne donne pas encore l’heure juste sur ce qui se trouve sous les pneumatiques. Sans affirmer que la Q50 est dotée d’une direction floue – loin de là même –, il manque un « je-ne-sais-quoi » qui lie le conducteur au bitume. Par contre, ce détachement a au moins l’avantage de masquer les irrégularités de nos routes usées par le temps. À ce sujet, le châssis de la berline nipponne fait de l’excellent travail, sa rigidité jumelée au fait qu’elle soit équipée de jantes de 17 pouces bonifie grandement la douceur de roulement. Je dois même ajouter que la Q50 est l’une des meilleures de son segment à ce niveau.

Conclusion
Il était temps que le constructeur japonais apporte des ajustements à sa populaire berline. Certes, l’emprunt du côté Mercedes-Benz n’est peut-être pas aussi authentique, mais il a l’avantage d’être simple et éprouvé. D’ailleurs, ce mariage avec la Q50 est selon moi très réussi. Et malgré la somme requise pour en faire l’acquisition, l’Infiniti Q50 2.0t 2016 demeure très compétitive dans ce segment de plus en plus populaire de nos jours. 

 

 

 

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Photos de l' Infiniti Q50 2.0T 2016
Infiniti Q50 2016 | Photo : Infiniti
Vincent Aubé
Vincent Aubé
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 60 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque