Auto123 met à l’essai à long terme le Kia Niro EV. Aujourd’hui, la 15e partie.
Pour être franc, il existe tellement d’articles sur Internet traitant du même sujet que j’ai failli vous refiler une demi-douzaine d’URL qui vous auraient conduits vers eux, me donnant ainsi la latitude d’écrire sur autre chose.
D’un autre côté, avez-vous vraiment le temps de vous farcir toute cette lecture ? Alors que moi, Auto123 me paye (une fortune bien sûr) pour capturer l’essentiel dans un texte de 800 mots… lesquels vont doubler dans le cas présent tant le sujet est touffu. Voici donc 1001 conseils résumés en quelques-uns et étalés sur deux chroniques.
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Un bidule important
Avant de passer en revue les facteurs qui influenceront le choix de votre future borne, nous devons jaser du meilleur ami du VÉ : le chargeur embarqué.
Le premier job du CE (ou OBC pour « on-board charger ») est de souhaiter la bienvenue au courant alternatif qui provient de votre domicile (et donc de votre borne) et de l’aiguiller vers le convertisseur (voir Partie 13) du VÉ qui le transformera en courant continu que réclame la batterie. Mais il ne fait pas que ça.
Il protège votre VÉ en supervisant le flux d’énergie provenant de la borne. On a vu que la durée d’une charge dépend de la puissance de la borne (Niveau 1, 2 ou 3). Mais elle dépend aussi de la capacité du CE à convertir la puissance du flux électrique.
Or, il est possible que le CE de votre propre VÉ affiche une capacité différente de la puissance de la borne. C’est d’ailleurs une situation fréquente avec les bornes publiques.
La bonne nouvelle : le CE s’adapte à toutes les situations.
Exemple : si la puissance de charge de votre VÉ via le CE est de 7,4 kW et que vous le branchez sur une borne de 11,5 kW, votre recharge ne dépassera quand même pas 7,4 kW à l’heure. La recharge s’effectuera mais étirée dans le temps, alors qu’elle irait plus vite pour le VÉ équipé d’un CE de 11,5 kW.
À chaque modèle de VÉ correspond un CE distinct prévu par le fabricant de la voiture. Les constructeurs choisissent la puissance du CE en fonction de la taille de la batterie et tentent (généralement) de minimiser l’impact du temps de charge en estimant que le proprio programmera une recharge nocturne. Mais le coût de la pièce elle-même demeure un facteur non négligeable (et cette pièce, avant que vous me posiez la question, n’est pas modifiable, même si on en fait la demande à son concessionnaire).
Peut-on espérer un jour un même CE pour tous les VÉ ? Et, tant qu’à faire, plus puissant ? « Les constructeurs aiment leur indépendance et aucun n'aime se faire dire quoi faire, comme on peut le constater dans la bataille des normes anti-pollution, explique Yannick Lemelin, coordonnateur du service à la clientèle de BEQ Technology. Et donc, le rôle du CE est de s’ajuster aux différentes bornes de recharge qui, elles au moins, distribuent le courant à l’aide du pistolet standard J1772 (voir la 12e partie de notre essai à long terme du Niro EV). »
Quel est votre CE ?
Sur le site Roulonselectrique.ca, vous trouverez la force des CE de tous les VÉ vendus au Canada en 2021 (une liste mise à jour annuellement). Celui de notre Kia Niro EV, par exemple, affiche 7,2 kW (comme la Hyundai Ioniq et la Kia Soul EV). Le maximum que j’ai relevé : 11,5 kW pour la majorité des Tesla.
Cette information permet des petits calculs instructifs…
Nous savons déjà que 64 kWh / 7,2 kW = 8,8 heures pour recharger la Niro EV de 0 à 100% en utilisant les 240V de votre future borne.
Et si vous faites 7,2 kW x 1000 / 240V, vous obtenez 30 ampères (30A), i.e. l’ampérage maximal justifiable de votre borne. Autrement dit, pas besoin de choisir une borne de recharge de plus de 30A (une borne de 30A vous donnera environ 300-350 km par nuit de recharge). Si elle est moins puissante, le temps de charge sera plus long. Si vous roulez peu avec votre VÉ, ça ira. Mais si vous parcourez au-delà de 200 kilomètres chaque jour, il vaut mieux choisir une borne plus puissante (plus rapide), laquelle n’endommagera pas votre batterie grâce au CE.
Dans ce cas, pensez-vous, aussi bien acheter une borne à l’ampérage plus élevé en se disant qu’on investit dans le futur puisque la technologie progresse si vite. « Prévoir pour le futur en choisissant une borne plus puissante est une possibilité attrayante mais qu’en dira votre budget ? », demande Yannick.
Plus la borne est puissante, plus son installation coûte cher, sans oublier que votre panneau électrique à la maison comporte une limite (souvent 200A). Voilà pourquoi, afin de respecter le Code électrique, tout appareil de 240V (comme la borne) ne devrait pas dépasser 80% de la capacité de l’équipement sur lequel il est branché. Ainsi, une borne de 30A exige un disjoncteur de 40A.
« Bref, il faut tout calculer, dit Yannick. Le chauffage, les appareils énergivores, la piscine chauffée, le spa… Mon conseil : laissez-vous guider par des professionnels (lire : comme ceux de BEQ) qui effectueront un calcul de charge afin de trouver un juste équilibre entre vos besoins et votre capacité électrique. »
Sur ces sages paroles, nous verrons ensemble à notre prochain rendez-vous les autres critères à considérer pour choisir la bonne borne. Aiguisez votre crayon, il y en a une quinzaine…
Fiche technique de KIA Niro EV
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 1e partie : le constructeur, le chroniqueur et le (jeune) amateur
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 2e partie : l’électrique, ça ne date pas d’hier
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 3e partie : examinons ce Niro de plus près
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 4e partie : prendre charge du chargement
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 5e partie : des kilomètres et des questions
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 6e partie : quand l’ordinateur décide de tout
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 7e partie : le Circuit électrique
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 8e partie : la bénédiction
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 9e partie : Comment tromper le froid ?
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 10e partie : petit entretien sur l’entretien
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 11e partie : des réponses en rafale
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 12e partie : nom d’un pistolet !
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 13e partie : d’une borne à l’autre
À voir aussi : Essai à long terme du Kia Niro EV, 14e partie : Le coût d’une recharge