Auto123 y va d’un premier essai du Mazda MX-30 2022.
Montréal, Québec - On peut dire que Mazda arrive un peu tard dans la course aux véhicules électriques. Généralement, lorsque vous arrivez en retard à une fête ou à une réunion, les gens apportent un petit cadeau pour se faire pardonner.
Dans le monde automobile, les constructeurs arrivent avec un petit plus qui va attirer les gens. Dans ce cas-ci, Mazda arrive avec beaucoup moins. Moins d’autonomie que la concurrence pour le même prix. Une bien mauvaise manière de se faire pardonner. Avec seulement 161 km d’autonomie, le MX-30 nous ramène six ou sept ans en arrière.
À la limite, on pourrait pardonner cette faute si le véhicule se vendait la moitié du prix de la concurrence. Or, avec 42 150 $ comme prix de base, c’est 4 000 $ de plus qu’une Chevrolet Bolt qui promet 417 km d’autonomie. Difficile de justifier une telle approche de la part de Mazda.
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Un style sympathique
Mazda n’a pas fait de grande recherche lors de la conception de ce véhicule. Il a simplement utilisé un modèle à essence existant pour en faire un modèle électrique. Le MX-30 existait déjà au Japon en format à moteur à essence et ce, depuis septembre 2019.
On reconnaît donc le style de Mazda à l’avant et à l’arrière avec les portes antagonistes qui rappelle la RX-8. Vous avez aussi un toit fuyant dans l’air du temps qui donne un style de coupé au véhicule.
Au chapitre de l’espace intérieur, Mazda est assis entre deux chaises. Si les places avant sont spacieuses et confortables, difficile d’en dire autant des places arrière. De plus, les portes antagonistes sont originales, mais elles deviennent vite un problème si vous stationnez dans un endroit étroit comme un centre commercial ou un stationnement souterrain, car il faut ouvrir deux portes pour laisser sortir les personnes assises à l’arrière.
La forme du toit offre une touche d’originalité, mais prête le flanc à deux critiques. Il y a peu d’espace pour la tête à l’arrière et la forme du toit réduit l’espace de chargement à 366 litres, ce n’est pas beaucoup. Heureusement, les sièges se rabattent pour procurer 1 171 litres.
Un bon apport technologique
Tous les modèles MX-30 offrent le système i-ActivSense qui comprend le régulateur de vitesse avec « Stop & Go », la surveillance des angles morts avec l’alerte de circulation transversale à l'arrière, le soutien au freinage intelligent en ville à l’avant, la détection des piétons à l'avant, le soutien au freinage intelligent à l'avant, l'alerte de déviation de voie, l'assistance au maintien dans la voie, l'alerte d'attention du conducteur et le contrôle des feux de route. On note également l'affichage de conduite active Mazda projeté au pare-brise, qui comprend un système de reconnaissance des panneaux de circulation et un système de navigation.
Bien équipé
La version GS dont nous avons fait l’essai offrait de série un écran central de 8,8 pouces avec CarPlay d’Apple et Android Auto, et une chaîne audio avec 8 haut-parleurs. Si vous optez pour la version GT à 47 150 $, vous avez droit à une chaîne Bose à 12 haut-parleurs, le toit ouvrant électrique, l'écran 360° avec capteurs d'aide au stationnement avant, le siège de conducteur à mémoire (2 positions) et les rétroviseurs extérieurs repliables électriques associés à la fonction de siège à mémoire.
L'écran de la caméra de recul affiche des lignes de guidage dynamiques tandis que le rétroviseur à atténuation automatique intègre la fonction HomeLink. Enfin, l'espace de chargement comporte un éclairage pratique.
Les sièges sont offerts en similicuir, soit blanc pur avec un tissu gris contrastant, soit en brun classique avec un tissu noir. Le tissu des deux options comporte 20 % de fils recyclés. Le MX-30 GT est disponible avec une peinture extérieure monochrome en noir de jais mica ou blanc arctique. Une option deux tons pour l’extérieur figure également au catalogue.
Pas très puissant, mais agréable
Le MX-30 sera proposé uniquement avec des roues motrices avant et un moteur de 143 chevaux doté d’un couple de 200 lb-pi, ce qui limite la consommation d’énergie et favorise une conduite plus nerveuse, aux dires du constructeur. Ces chiffres n’ont en soi rien d’impressionnant, mais personne ne fait l’achat d’un véhicule électrique pour aller aux courses. Cette puissance sied très bien au véhicule, qui n’a pas souffert d’un manque de puissance durant notre essai. Ce n’est certes pas beaucoup, mais c’est suffisant.
La batterie qui ne fait que 35,5 kWh loge sous le véhicule et procure un centre de gravité plus bas pour une conduite plus agréable. Le poids total de 1 645 kg ne se ressent pas dans la conduite, qui ne souffre d’ailleurs pas de lourdeur.
Le MX-30 se conduit comme une berline et le confort de la suspension est excellent. On passe sur un nid-de-poule sans le ressentir. Il y a tout de même deux petits irritants dans la conduite. Mazda ajoute un bruit électronique pour soi-disant avertir les gens de la présence du véhicule. Toujours présent, ce bruit devient vite agaçant. Nous pouvons comprendre son utilité à basse vitesse pour avertir les piétons ou les cyclistes de notre présence. Toutefois, la pertinence d’un bruit pareil en tout temps n’est pas justifiée, il devrait simplement disparaître au-delà de 50 km/h.
L’autre irritant vient du système à cinq niveaux de régénération des freins. Il fonctionne bien mais, même dans le réglage le plus agressif, le MX-30 ne s’arrête pas complètement demeurant à une vitesse de 6 km/h.
Recharge facile
Il est possible de charger la batterie de 35,5 kWh de 20 % à 80 % en 36 minutes environ avec un chargeur rapide de niveau 3. Vous mettrez environ 2 heures 50 minutes pour une recharge publique ou domestique de niveau 2 (240 V / 30 ampères) ou 13 heures et 40 minutes avec un chargeur de niveau 1. Mazda garantit la batterie pour huit ans ou 160 000 km.
Souci de l’environnement
L’habitacle construit avec un design flottant est de son temps. Cet espace supplémentaire permet de loger les deux entrées audio USB de série et une prise de courant CA optionnelle de 150 W. À l'avant de cette structure se trouve un nouvel écran tactile de sept pouces qui donne accès au système de climatisation. L'écran tactile est également encadré de boutons-poussoirs de chaque côté qui actionnent la climatisation. Son utilisation comporte encore trop de sous-menus pour être réellement conviviale, mais c’est un net progrès face au système de la précédente génération.
L'habitacle est à la fois confortable et bien conçu, avec des matériaux favorables à l'environnement. L'intérieur intègre le liège, alliant le côté moderne et l'aspect historique pour rendre hommage aux origines de Mazda qui, il y a plus de 100 ans, était un fabricant de bouchons de liège. En outre, le liège est l'un des matériaux les plus viables qui soient, car il peut être récolté sans nuire aux arbres donneurs. Les sièges à l’avant sont confortables et bien rembourrés.
Conclusion
Est-ce que le MX-30 est un bon véhicule ? Absolument. Est-ce que Mazda va réussir à faire une percée ? La réponse est non. Mazda dit vouloir créer une nouvelle catégorie de véhicules électriques de proximité dédiés, par exemple, à une utilisation près de la maison ou comme deuxième véhicule. C’est comme tenter de vendre un véhicule qui n’est pas vraiment de type hors route en affirmant qu’il peut servir sur quelques routes en mauvais état. Autrement dit, la théorie du divan-lit demeure une mauvaise idée.
Il faut comprendre que la notion de proximité n’est pas la même au Japon qu’au Québec. Aller voir un ami à 300 km de chez soi ne pose pas problème ici, mais vous n’irez pas en MX-30. Et 42 000 $, c’est beaucoup trop cher pour un deuxième véhicule.
Le seul espoir réside dans le modèle hybride branchable qui sera millésimé 2023. Il va offrir les mêmes 160 km d’autonomie électrique, mais avec un moteur rotatif et un réservoir de carburant de 9 litres qui permettront de faire un petit bout de chemin de plus quand la batterie est morte. Un PHEV avec 160 km d’autonomie électrique, ça c’est une bonne idée.
On aime
Conduite agréable
Finition de qualité
Bonne tenue de route
On aime moins
Faible autonomie
Escape chargement un peu petit
Visibilité et espace pour la tête à l’arrière
La concurrence principale
Chevrolet Bolt EUV
Hyundai Kona électrique
Kia Niro EV
Kia Soul EV
Nissan LEAF +
Volvo XC40 Recharge