Au cours du mois d’août, nous faisons plus ample connaissance avec le Mitsubishi Outlander PHEV 2024. Voici le deuxième chapitre de notre essai à long terme du VUS.
Voir : Mitsubishi Outlander PHEV 2024, essai à long terme, 1e partie : qui sont ses parents ?
Pour cette deuxième chronique consacrée au Mitsubishi Outlander PHEV, attardons-nous à son look et à son format.
Nous nous sommes laissés la dernière fois en soulignant le lien de parenté qui existe entre le Mitsubishi Outlander (à essence et PHEV) et le Nissan Rogue. Il s’explique par le fait que les deux constructeurs japonais et le Français Renault se sont fiancés en 2016.
En fait, le flirt entre Nissan et Renault remonte à 1999. Quand Nissan a ensuite acquis 34% des actions de Mitsubishi (justement en 2016), elle a jugé préférable d’inviter cette dernière à s’asseoir à la table de ce qui fut publicisé à travers le monde comme l’Alliance.
Malgré le fait que ladite Alliance ait été secouée deux ans plus tard par la déchéance de Carlos Ghosn, l’ex-grand manitou emprisonné au Japon avant de s’enfuir au Liban où il se terre aujourd’hui, le triumvirat tient toujours la route, non sans avoir été revu en profondeur l’année dernière afin d’accorder une plus grande liberté d’action aux partenaires.
À telle enseigne d’ailleurs que les commentateurs financiers rapportent que Nissan et Mitsubishi sont sur le point de s’entendre avec Honda pour le développement de véhicules électriques et des logiciels afférents, l’une des forces de Mitsubishi.
Enfin, pendant que se déroulaient ces évènements, certains dignes d’un film d’espionnage, il fut décidé que l’Alliance économiserait pas mal de dollars/euros/yens si le Outlander empruntait la plateforme du Rogue. Ce qui fut fait.
La plateforme mais aussi plusieurs autres éléments structuraux et de cabine (on y reviendra). Leur empattement est également similaire. Et pourtant, les deux véhicules ne se ressemblent pas, les designers et les ingénieurs s’étant assurés chacun de leur côté de distinguer leur offrande respective. D’ailleurs, même si ces VUS sont construits au Japon, ils le sont dans des usines différentes.
Un look particulier
Pas de danger qu’on confonde le Nissan et le Mitsubishi en les plaçant côte-à-côte. De plus, l’allure du Outlander PHEV a été retravaillée à l’occasion de sa 2e génération introduite pour l’année-modèle 2023 (un an après celui à essence).
De toutes les composantes de sa coque, la calandre est assurément celle qui retient le plus l’attention. On aime ou on grince des dents. Le museau est volumineux mais ajouré de nombreuses strates horizontales qui, à leur tour, sont flanquées de phares uniques dans l’industrie. Énormes, renfoncés et cernés de chrome, je leur ai toujours trouvé un air amphibien.
Même si ça n’engage que ma subjectivité, je trouve beau le Outlander. Il marie puissance et élégance. Quand on en aperçoit un dans l’océan des VUS, il se démarque pour les bonnes raisons.
Le portfolio
Le Outlander PHEV se déclinait jusqu’à présent en cinq versions : ES, LE, SEL, GT et GT Premium (le modèle à essence incorpore en plus la variante SE). Or, pour l’année-modèle 2024, le constructeur ajoute l’édition NOIR à sa famille des hybrides branchables.
En fait, l’idée de noircir des composantes de la carrosserie fait de plus en plus d’adeptes dans l’industrie et Mitsubishi n’échappe pas à la tendance. Dans le cas du Outlander PHEV, jantes, écrous, calandre, rétroviseurs extérieurs et moulures adoptent le noir, pendant que l’idée se répand aussi dans l’habitacle en assombrissant la garniture de pavillon et en intégrant des surpiqûres grises. Pourquoi pas !
Une coquetterie qui additionne quelque 2 000$ à la facture selon Maxime Dubuc, directeur des ventes de Mitsubishi Boucherville. « Cet ensemble NOIR, précise-t-il, s’applique au modèle GT. Dans le fond, un Outlander PHEV GT NOIR surpasse maintenant le GT Premium dans la hiérarchie. »
Pour en finir avec l’esthétisme, quels sont les éléments extérieurs qui distinguent le PHEV du modèle à essence ? Figurez-vous qu’à l’instant où je me posais cette question, j’ai débouché dans un stationnement où était garé un Outlander en apparence identique au mien.
J’ai immobilisé mon véhicule devant son sosie (voir la photo) et j’ai inspecté le duo en compagnie d’Yvan qui s’extirpait de sa Honda Accord Hybride. Intrigué par ma manœuvre et grand amateur d’automobile, il s’est joint à moi pour jouer au jeu des « 7 erreurs ».
Nous n’en avons trouvé que deux, à savoir les deux badges qui proclament la motorisation PHEV. Sinon, à part ça, jumeaux comme gouttes de pluie.
Compact ou intermédiaire ?
Dans la littérature automobile, on considère généralement le Outlander comme un véhicule compact. Mais parce qu’il peut s’enorgueillir de transporter jusqu’à sept personnes, il est possible que cet exploit fausse la donne dans l’esprit des gens : « S’il est si spacieux, il doit être gros ! ».
Laissons parler le galon à mesurer (en mm) :
- - Longueur : 4710
- - Largeur : 1897 (35 de moins pour le PHEV pour une raison que j’ignore)
- - Hauteur : 1745 (sur des roues de 18 po, sinon 3 mm de plus avec des 20 po)
- - Empattement : 2706
Puis prenons au hasard quatre rivaux considérés comme des VUS compacts : le Ford Escape PHEV (1), le Kia Sportage PHEV (2), le Toyota RAV4 Prime (3) et, bien sûr, le Nissan Rogue (4).
- - Longueur : 4585 (1) / 4660 (2) / 4595 (3) / 4648 (4)
- - Largeur : 1882 (1) / 1865 (2) / 1855 (3) / 1840 (4)
- - Hauteur : 1679 (1) / 1665 (2) / 1701 (3) / 1689 (4)
- - Empattement : 2710 (1) / 2755 (2) / 2690 (3) / 2706 (4)
Un, du point de vue du gabarit, tous ces utilitaires naviguent dans les mêmes eaux, à quelques millimètres près. Deux, le Outlander est plus long, plus large et plus haut que les trois autres mais accuse un léger recul par rapport à son empattement, sauf vis-à-vis le Toyota et le Rogue (kif-kif puisqu’il partage la même plateforme).
L’empattement est la mesure (calculée d’un essieu à l’autre) qui affecte l’espace dont jouissent les occupants de l’habitacle. Or, il est intéressant de constater que des cinq VUS comparés, seul le Outlander propose une 3e rangée de sièges et ce, même si son empattement n’est pas si généreux que ça. Autrement dit, quand vous lirez plus loin que les 6e et 7e places du Mitsubishi sont étriquées, vous comprendrez mieux pourquoi.
Il faut généralement regarder du côté des utilitaires de catégorie intermédiaire pour dénicher une 3e rangée. Je pense, par exemple, au duo Hyundai Palisade/Kia Telluride, au Mazda CX-90 ou au Chevrolet Traverse, des véhicules dont l’empattement ne descend pas sous les 2900 mm.
Une exception : le VW Tiguan, considéré comme un VUS compact, propose une 3e rangée de siège. Sa longueur et surtout son empattement (2790 mm) surpassent ceux du Outlander PHEV.
Bref, malgré ses 7 places, nous pouvons effectivement considérer le Outlander comme un utilitaire compact. Mais un « gros compact »…