Le nom Pathfinder est probablement le plus mésadapté de l’industrie. À ses débuts, c’était tout le contraire. Ce véhicule pouvait réellement s’aventurer hors des sentiers battus et découvrir de nouvelles routes (Path-Finder). Seulement, en 2012, il ne se vendait plus alors que les gros VUS énergivores étaient majoritairement abandonnés par les consommateurs.
C’est alors que Nissan a décidé de le métamorphoser. On a grandement sacrifié ses capacités pour en faire un VUS douillet pour la famille. Les ventes, pratiquement devenues anecdotiques, ont alors repris de plus belle.
Franchement, une belle histoire et une belle stratégie de marketing ; son nom était vendeur et on l’a conservé et exploité. Seulement, c’était en 2013. À l’aube de 2020, on nous sert toujours le même plat et le goût de ce dernier commence à être très fade.
Question d’ajouter quelques épices, Nissan a dévoilé cette année une version nommée Rock Creek. Une autre belle opération de marketing, car outre une allure plus aventurière, il y a peu à se mettre sous la dent.
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Traitement spécial
Le Pathfinder, qu’importe la couleur qu’il revêt, est le genre de véhicule qu’on ne remarque pas sur la route. Un caméléon. Avec le traitement Rock Creek, on a cherché à le différencier. Un B pour l’effort.
Et en quoi consiste ledit traitement ? Outre la couleur et les jantes uniques de 18 pouces réservés à cette édition, on retrouve des accents noirs partout. C’est le cas des élargisseurs d’ailes, du grillage de la calandre, des rails de toit, des poignées de porte et des emblèmes du modèle, notamment. Un ensemble pour le remorquage est aussi de série. D’autres éléments spécifiques marquent aussi l’habitacle comme des sièges marqués de logos Rock Creek, ainsi que des surpiqûres contrastantes sur les sièges, à la console et à l’intérieur des portières.
Nissan exige 1700 $ pour cet ensemble qui peut être ajouté aux versions SV et SL. Les modèles réguliers sont quant à eux livrables de quatre façons ; S, SV, SL et Platinum. L’offre s’amorce à quelque 38 000 $ pour se clore à environ 51 000 $.
Prix de notre variante : 49 248, avec les frais de transports et de préparation de 1815 $. Vous avez raison ; c’est cher !
Milieu de vie
Le Pathfinder est en tout point un véhicule familial. Conséquemment, ce qu’on retrouve à bord est d’autant plus important, car ça devient souvent une extension de la maison.
À ce chapitre, l’offre est complète et assurément, une des versions va vous donner tout ce que vous souhaitez. En matière de confort, c’est nickel, mais les sièges manquent cruellement de soutien. Pour ce qui est de la présentation, et bien, c’est simple, on est en 2013. Comme vous le savez, les choses ont grandement changé depuis. Ainsi, les boutons sont rois et le style est chargé. Personnellement, je ne déteste pas, car après un peu de temps au volant, on sait où tout se trouve et on peut s’exécuter en gardant les yeux sur la route.
À l’arrière, le volume de chargement peut atteindre 2260 litres. Hyper logeable, hyper pratique.
Lorsque Nissan va repenser son Pathfinder, ce qui ne devrait pas tarder, on aura bien sûr droit à plus de connectivités et de caractéristiques de sécurité, ce qui manque peut-être un peu au modèle.
En espérant qu’on garde les choses simples...
Un vieux guerrier
Un seul moteur sert ce véhicule, soit le V6 de 3,5 litres de Nissan, un moulin éprouvé. Avec 284 chevaux et un couple maximal de 259 livres-pieds, on a le nécessaire, ce qui s’avère utile lorsque la charge à bord est importante. Le bémol, c’est qu’on doit vivre avec une transmission à variation continue (CVT) dont le seul avantage est l’économie de carburant qu’elle favorise. Lors d’un aller-retour en Californie il y a 18 mois, on s’en est tiré avec une moyenne de 9,2 litres aux 100 kilomètres avec une pleine charge à bord ; pas mal pour 12 000 km parcourus. Oui, le trajet a été principalement constitué d’autoroutes et de chemins de campagne, mais quand même. Lors de ma semaine d’essai avec la version Rock Creek, l’expérience s’est soldée avec une médiane de 9,7 litres aux 100 kilomètres, quelques bouchons de circulation inclus.
Fait à noter, la capacité de remorquage du Pathfinder est de 6000 livres. C’est supérieur de 1000 livres à celle de bien des concurrents. Voilà qui peut faire la différence pour certains acheteurs.
Au volant : 70 %
J’ai tellement roulé cette génération du Pathfinder que c’est comme si j’en avais possédé un. Le positif, c’est la douceur et le confort avancés par ce produit. Par contre, l’agrément de conduite est inexistant. Si vous avez tendance à vous endormir au volant, évitez ce véhicule à tout prix !
Soyons clairs ici. Le but du Pathfinder n’est pas de nous livrer des sensations fortes sur la route. Qu’il soit plaisant ou non à conduire est secondaire. Seulement, il n’a pas à être si ennuyeux. Une direction précise, des amortisseurs proposant une meilleure rétroaction, un freinage offrant plus de stabilité, le tout porté par une structure plus rigide, et le tour serait joué.
On ne peut que le souhaiter pour la prochaine génération.
Conclusion : 75 %
Le Pathfinder est vieux, c’est indéniable, mais pour ceux à la recherche d’un VUS spacieux, confortable et frugal, il fait encore le travail. Vous ne serez pas déçus avec ce véhicule, mais il fait accepter son caractère désuet et son côté… plate.
Quant à cette édition Rock Creek, ce n’est rien d’autre qu’une opération marketing pour donner un troisième ou quatrième souffle à un produit qui s’apprête à tirer sa révérence.
Personnellement, je passerais mon tour avec celle-ci pour me concentrer sur une version régulière. Et puisque le modèle n’a pas changé depuis 2013, une édition usagée bien entretenue pourrait très bien faire l’affaire.
Je vous dis ça comme ça.
On aime
Confort
Volume intérieur
Capacité de remorquage
Consommation raisonnable
On aime moins
Conduire qui manque de ressenti
Style générique
Technologiquement à la traîne
La concurrence principale
Honda Pilot
Ford Explorer
Chevrolet Traverse
Jeep Grand Cherokee
Hyundai Santa Fe
Kia Sorento
Mazda CX-9
Subaru Ascent
Toyota Highlander
Volkswagen Atlas