Auto123 met à l’essai à long terme la Toyota Prius 2024. Voici le premier de quatre volets de notre essai.
Tout le monde a entendu parler de la Toyota Prius. Même que plusieurs milliers de Canadiens la connaissent intimement si on se fie à des chiffres révélateurs : ses ventes en mai dernier étaient 82% plus élevées qu’à la même période il y a 12 mois et plus de 110 000 Prius (toutes versions confondues) ont été vendues depuis son arrivée au pays en 2000. Cette popularité a assurément ses raisons d’être.
Changement de cap
Après tous ces kilomètres parcourus à bord de tous ces utilitaires et multisegments qui se sont dernièrement succédé dans mon entrée de garage, je dois avouer que j’avais oublié la sensation qu’on éprouve quand on se glisse derrière le volant d’une automobile compacte. Ni plus ni moins un choc, mesdames et messieurs !
Mais pourquoi renouer avec cette sensation au volant d’une Toyota Prius ? Parce que depuis ses débuts, elle utilise un argument majeur pour convaincre les consommateurs de craquer pour elle : sa personnalité hybride.
Vous me direz qu’il n’y a rien là de nouveau sous le soleil. Que tous les constructeurs sérieux offrent des hybrides et même des véhicules cent pourcent électriques. Bien sûr. Aujourd’hui. Mais qu’en était-il en 1997 ?
Il y a 27 ans, la Prius a été le premier véhicule hybride à être commercialisé dans le monde. Qui peut en dire autant ?
La confusion
J’en vois un au fond de la salle qui lève la main pour répondre à ma question. Oui, Elon ? « La Honda Insight », répond le petit futé.
Il y a du vrai dans cette affirmation et, en même temps, pas tout à fait. À cause de certaines circonstances, on pourrait croire que Honda a été le premier constructeur à nous présenter une automobile hybride.
La Honda Insight, basée sur le concept J-VX présenté au Salon de l’auto de Tokyo en 1997, a été introduite au Japon en novembre 1999. Puis en décembre en Amérique du Nord. Sept mois plus tard, c’est-à-dire en 2000, la Toyota Prius débarquait à son tour en sol nord-américain.
« J’ai donc raison », dit Elon en bombant le torse.
Non parce que Toyota avait dévoilé son prototype d’un véhicule hybride à ce même salon de l’auto tokyoïte deux ans plus tôt, en 1995, et que la première génération du véhicule fut mise en vente en décembre 1997, mais au Japon seulement. Ce fut néanmoins suffisant pour devenir la première voiture produite à grande échelle dont la motorisation alternait entre l’essence et l’électricité.
Dit autrement, la Prius roulait déjà quand Honda continuait à tester sa Insight. Mais comme cette dernière a devancé la première en Amérique du Nord de quelques mois, une certaine confusion persiste encore sur l’identité de la véritable pionnière.
Deux rivales, deux destins
L’avenir s’est d’ailleurs chargé de sceller la compétition entre les deux grandes marques rivales puisque Honda a cessé la production de l’Insight en 2022, alors que la Toyota Prius, elle, ne s’est jamais aussi bien portée. En fait, non seulement la Prius n’en finit-elle plus d’engranger les trophées depuis sa naissance, mais sa 5e génération, introduite l’an dernier, vient de réaliser un doublé plutôt extraordinaire.
Au début de 2024, le jury des prix du North American Car, Truck and Utility of the Year (NACTOY) lui a décerné le titre très convoité de L’automobile de l’année. Puis, quelques semaines plus tard, c’était au tour de l’Association des journalistes automobiles du Canada (AJAC) d’en faire autant.
De famille à duo
En 1997, la Prius est née en configuration berline 4 portes. Depuis 2003, elle s’est métamorphosée en hatchback 5 portes. Entre temps, en 2012, grosse année, Toyota élargit la famille avec rien de moins que trois nouveaux modèles.
D’abord, la Prius v (« v » pour le mot anglais « versatile », ou polyvalent en français), un petit multisegment. Puis la Prius c (pour « city ») tente une opération séduction avec son format sous-compact. Imaginez ici une Yaris mais hybride. Enfin, la PHV, une Prius toujours hybride mais en plus enfichable. Le nom générique pour ce genre de véhicule est justement PHEV (Plug-in Hybrid Vehicle) ou tout simplement plug-in.
La v a cessé d’être vendue aux États-Unis en 2017 et au Canada en 2018, où elle a enregistré de meilleures ventes. Malgré qu’elle ait fait un tabac au Pays du Soleil levant, la très urbaine Prius c a connu le même sort en 2019. Bien essayé, Toyota, mais meilleure chance la prochaine fois !
En revanche, le constructeur numéro un mondial (11,2 millions de véhicules vendus en 2023, une statistique qui englobe aussi Lexus, Daihatsu et Hino) a visé dans le mille avec la PHV qui, pour l’année-modèle 2017, est devenue la Prime. Dès l’année suivante, ses ventes ont dépassé celles de la Prius pas branchable !
Aujourd’hui, vous pouvez choisir entre deux Prius, soit la régulière déclinée en deux versions (XLE et Limited) à un PDSF qui démarre à 40 530 $, et la Prime offerte en trois variantes (SE, XSE et XSE Premium) à partir de 42 431 $.
J’ai d’abord conduit pour vous (en mars, alors ne nous étonnez pas de la neige sur certaines photos) une Prius Prime XSE 2024 de 46 279 $, et je viens tout juste de remettre les clefs d’une Prius Limited de 45 779$. Ces prix excluent les taxes mais incluent les frais de 1 860$ pour le transport et la préparation.
On les découvrira ensemble la semaine prochaine…